Qui peut nier l'importance d'une loi de finances quand c'est elle qui permet de révéler la vision des pouvoirs publics pour l'avenir ? C'est dans ses dispositions que sont contenues les orientations de la politique économique qui ont souvent une incidence directe sur la vie du citoyen. Ce dernier est davantage attentif au relèvement de taxes, à la suppression de dispositifs qu'à des discours sans lien avec le quotidien. Beaucoup se sont alors interrogés sur l'incompréhensible silence des partis sur la loi de finances complémentaire pour 2009. Ils ont pourtant une occasion en or d'être les porte-parole des attentes ou des exaspérations citoyennes. Leur silence n'a d'égal que le torrent de paroles sur les questions d'ordre politique où la verve supplante les arguments chiffrés. A vrai dire, le silence n'est pas général et total. Le PT a par exemple déploré l'absence d'un débat public autour d'un texte aussi important. Le MSP a organisé à Birkhadem une rencontre sur l'investissement et bien évidemment la loi de finances a été au centre des débats. Pour le parti de Soltani, le grand défi semble être la résorption du chômage. L'intérêt se porte davantage sur les mesures de nature à insuffler une nouvelle dynamique aux dispositifs de l'Ansej, de la Cnac ou de l'Angem. Les partis de la coalition font moins la moue. Ainsi, au RND, le chargé de la communication a estimé hier que «du moment que nous sommes pour le programme du gouvernement, il est tout à fait logique de le soutenir et de l'expliquer». Pour Miloud Chorfi, il ne faut pas réduire les nouveaux dispositifs de la loi de finances complémentaire à la suppression des crédits pour la consommation «car elle contient aussi d'autres mesures pour l'emploi des jeunes et l'encouragement à la production nationale». Contacté hier, le chargé de communication du FLN, Saïd Bouhadja justifie la non-réaction de sa formation «à la mise en place de nos structures en prévision de notre congrès». Et puis on «n'a pas à commenter du tac au tac la loi de finances. Ce qui nous intéresse ce sont les buts de ce texte et du moment qu'ils vont dans le sens de notre programme qui vise à créer de l'emploi et à protéger la production nationale, on concrétisera ces engagements dans les activités et les actions de nos élus», précise M. Bouhadja. Pour d'autres partis comme le FFS et le RCD, les raisons du silence sont de nature politique. «Il ne s'agit pas, comme nous l'explique comme M. Boucetta, secrétaire national de ce dernier parti, de répondre à chacune des décisions des autorités mais de proposer une alternative globale».