D'aucuns estiment que l'accord politique, signé récemment par les directions du Rassemblement national démocratique et du Parti des travailleurs est une remise en cause de l'Alliance présidentielle qui soutient, depuis son installation, le programme présidentiel. Miloud Chorfi, responsable de communication de la deuxième force sur l'échiquier politique national, fait une autre lecture à ce qui semble être un prélude à une nouvelle alliance. Explication : à ses yeux, tout parti agréé est libre de conclure des accords avec des formations politiques partageant le même objectif. Une façon, comme une autre, de souligner la souveraineté de la décision prise par le parti du Premier ministre et surtout de mettre en exergue l'entente qui prévaut au sein de l'Alliance présidentielle. Sur un autre plan, Chorfi précise que l'accord en question n'a rien à voir avec l'Alliance présidentielle, puisque celle-ci, dit-il, est installée dans le souci de soutenir le programme du président Bouteflika. A propos du prochain renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, qui suscite d'ores et déjà des convoitises, notamment auprès des partis concernés, notre interlocuteur estime qu'il n'est pas question de «donner des voix à nos partenaires de l'Alliance présidentielle, alors que notre parti prendra part à cette joute électorale». Décodée, la précision du chargé de communication du RND dénote que les partis politiques ont toute latitude de recourir à des accords, politiques ou autres, pour s'adjuger le plus grand nombre possible de sénateurs. Par ailleurs, notre interlocuteur a indiqué que ledit accord, qui contient neuf points, dont la souveraineté nationale et le pouvoir d'achat, n'est pas conjoncturel, puisqu'il s'inscrit dans une logique globale. Il conclut que si à l'avenir d'autres questions, engageant l'avenir de notre pays, se posaient, «nous parapherions d'autres accords». Si elle ne remet pas en cause le travail accompli par les trois partis de l'Alliance présidentielle, force est de constater que la signature dudit accord, première dans les anales politiques nationales, suscite des questionnements, puisqu'au moment où le parti de Ahmed Ouyahia affirme que celui-ci n'est pas conjoncturel, Louisa Hanoune dit le contraire. En effet, la pasionaria du Parti des travailleurs a indiqué, hier, lors de la réunion des commissions des élus de son parti des wilayas du centre, que cet accord «conjoncturel» reflète l'indépendance de la décision de son parti et que rien n'interdit à sa formation politique de conclure des accords politiques avec des partis nationaux, qu'ils soient au sein du pouvoir ou en dehors.