Des alliances politiques inattendues ont mûri, signe qu'en politique tout est possible. On la croyait en phase d'hibernation, mais elle a fini par se réveiller ces dernières semaines sur le rythme des sénatoriales. Les partis politiques multiplient leurs sorties sur le terrain. Conférences, meetings, rencontres avec les citoyens ont marqué l'activité politique de ces derniers jours. Au coeur du brouhaha autour du renouvellement partiel du Sénat, des alliances politiques inattendues ont mûri, signe qu'en politique tout est possible. Louisa Hanoune s'est alliée au libéral Ahmed Ouyahia pour le rendez-vous du 29 décembre. Le Parti des travailleurs, à la surprise générale, soutient les candidats du Rassemblement national démocratique. Une alliance pour le moins surprenante et inimaginable une année avant. Mais les observateurs avertis auraient remarqué ces derniers mois, un rapprochement dans les discours des deux formations. Hanoune a très bien apprécié les mesures économiques prises par le Premier ministre, notamment celles ayant trait à la protection de la production nationale, l'effacement de la dette des entreprises publiques et le plan de sauvetage qui leur est consacré. Qu'en est-il alors de l'Alliance présidentielle? M.Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, souhaite que l'alliance RND-PT «soit conjoncturelle». Miloud Chorfi, porte-parole du RND, rassure: «Notre parti est déterminé à travailler, dans le cadre de l'Alliance présidentielle, à tous les niveaux pour concrétiser au mieux le programme du président de la République.» C'est ce qu'il a affirmé jeudi à Saïda lors d'une rencontre avec les élus et militants locaux du RND. Abordant les élections pour le renouvellement partiel du Conseil de la nation et l'accord conclu entre le RND et le PT, il a souligné que son parti a jugé «opportun et nécessaire de conclure un tel accord pour barrer la route aux manipulateurs qui cherchent à accaparer des voix des électeurs» pour briguer des sièges au sein de la plus importante institution constitutionnelle. En d'autres termes, l'alliance est bel et bien conjoncturelle. Les partis politiques en lice pour les sénatoriales se sont rendu compte que la corruption gangrène la classe politique. Le marchandage des voix est devenu un élément indissociable des rendez-vous électoraux et dérange les formations politiques seulement lors des périodes électorales. Pourtant, la corruption politique sévit tout au long de l'année chez la base, au niveau des communes et des assemblées élues bien évidemment, pour des enjeux différents et sous d'autres formes. A cet effet, le RND amorce le débat et estime qu'«il est plus que nécessaire de réfléchir à un mécanisme législatif à mettre en place pour lutter contre ce nouveau genre de corruption politique qui prend de l'ampleur lors de telles échéances et créer un front national composé de toutes les formations politiques pour barrer la route à ces aventuriers». C'est ce que propose Chorfi. D'autres partis ont eu des activités politiques lors de la semaine dernière. La direction du MSP s'est réunie jeudi pour signer la charte de l'Alliance. Par contre, le FNA a décidé de faire marche arrière refusant de soutenir les candidats de l'Alliance malgré une première promesse faite au MSP. Le FLN, le RND, En Nahda et les Indépendants ont confirmé leurs engagements. La direction du FFS s'est vue dans l'obligation d'expliquer à ses militants et élus locaux les raisons du boycott des sénatoriales. Le premier secrétaire national du parti pense que ce vote «renforcera le pouvoir en place». Cet argument saura-t-il convaincre les plus réticents? L'autre événement politique de la semaine est la décision du FLN de reporter le 9e congrès prévu initialement au 1er février. Dans une conférence de presse à l'issue de la séance de clôture du conseil national du parti, M.Belkhadem a indiqué que «le congrès du parti devait se tenir le 1er février 2010 pour éviter la problématique du vide juridique, mais il fallait pour cela que nous soyions prêts, ce qui n'a pas été possible du point de vue organisationnel». Certaines sous-commissions n'ont pas terminé leur travail après la mise en place de la commission nationale en juin dernier, a expliqué le secrétaire général. Ce retard est le signe qu'à l'intérieur de la maison FLN, la contestation ne s'est pas totalement estompée. Du côté d'El Islah, Abdallah Djaballah risque gros. Selon des sources proches du dossier, les initiatives de rapprochement entre le leader islamiste et le parti d'El Nahda ont échoué. L'autre chef qui tente tant bien que mal de préserver son parti est Ali Fawzi Rebaïne. Ce dernier animera un meeting ce matin à Médéa, suivi d'une conférence de presse à la veille de son congrès.