Photo: Fouad S. Le 18 novembre 2009 restera, pour longtemps, une date gravée dans les annales du football national. Un exploit, pour le moins historique, venait de se réaliser : l'Algérie est officiellement au Mondial 2010, grâce à son succès sur l'Egypte en match d'appui des qualifications disputé à Khartoum, la capitale soudanaise. Sans aucun doute, c'est l'événement le plus marquant de l'année, voire de toute une décennie qui tire à sa fin. Reprendre place aux grands rendez-vous sportifs planétaires, après un quart de siècle d'éclipse, ne passe évidemment pas inaperçu. Retour sur un parcours « âpre » de qualifications. «Le Groupe C est peut-être le plus ouvert de ce dernier tour de qualification pour la phase finale de la Coupe du monde en Afrique du Sud. Si l'Egypte fait figure de favori, l'Algérie et dans une moindre mesure la Zambie et le Rwanda, ont les moyens de créer la surprise », prédisaient les spécialistes du football, la veille de la compétition. Sur le papier, les Pharaons sont logiquement les grands favoris du groupe. Une équipe d'expérience basée sur une ossature de joueurs qui permettent aux Pharaons de croire en leurs chances. Les Fennecs, eux, espèrent à peine avoir retrouvé enfin une équipe digne de la grande époque des années 1980. La première journée de la course au Mondial de l'Afrique du sud et à la CAN de l'Angola, disputée par le groupe « C » gardait l'ensemble du groupe dans la même ligne, avec un léger avantage « psychologique » pour la Zambie et l'Algérie, qui revenaient avec un point chacune de leurs déplacements (Egypte 1 Zambie 1 et Rwanda 0 Algérie 0). Des spécialistes n'osaient pas placer le moindre commentaire préférant opter pour le traditionnel « wait and see ». L'objectif préliminaire tracé par le staff technique lors de la compétition est la qualification à la CAN après deux phases consécutives ratées. Le Mondial n'avait point le droit de cité puisque dans le groupe figure le vainqueur des deux dernières éditions de la CAN, l'Egypte, donnée par de nombreux observateurs comme premier favori. Le 07 juin 2009, la seconde journée des qualifications, l'Algérie recevait ce géant même de l'Egypte au stade Tchaker de Blida. Une belle soirée d'été où les Verts se sont imposés par le large score de 3 à 1, plongeant ainsi toute la nation dans l'euphorie. Les rencontres entre les deux équipes ont toujours été sensibles. Aux yeux des analystes, cette victoire des Verts n'est toujours pas rassurante puisque «la partie a beaucoup plus un cachet revanchard et que le chemin menant au Mondial est encore long mais surtout épineux », disait-on. Treize jours après l'exploit face aux champions d'Afrique, le 20 juin 2009 se déroulait la dernière journée de la phase aller des qualifications. L'EN termine cette phase en tête du groupe après sa « précieuse » victoire arrachée en terre zambienne (Zambie 0 Algérie 2) : « L'Algérie fait un grand pas vers le Mondial » ou « Le rêve est permis », titre en manchette la majorité des journaux. La période précédant la dernière journée des éliminatoires est ponctuée par une animosité « psychomédiatique » entre les deux parties. Un déplacement périlleux des Verts en Egypte. Le 12 novembre, arrivés au Caire, le bus de la sélection nationale est caillassé. Loin de toute éthique et règles sportives, le plan concocté par le clan « Zaher » pour déstabiliser les Verts est mis en marche. Le pire a été évité pour l'EN qui a perdu la partie par 2 à 0 lors de la journée fatidique du 14 novembre. Un match d'appui devrait séparer les deux équipes sur un terrain neutre (Soudan), le 18 novembre. Un élan de solidarité « sans précédent » est manifesté avec l'EN pour ne citer que ce pont aérien Alger et Khartoum, décidé par la plus haute instance du pays pour l'acheminement des supporters. A Oum Derman, dans la banlieue de Khartoum, qui a abrité la rencontre décisive, les coéquipiers de Antar Yahia, auteur du seul but inscrit lors de cette partie, n'ont pas été décevants.