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Promotion - Ouarda Himeur - Ensighaoui signe son livre à la librairie du Tiers Monde : Pour mieux connaître son histoire
Publié dans Horizons le 28 - 12 - 2009

Ouarda Himeur-Ensighaoui est une universitaire. Elle est docteur en lettres françaises et enseigne à l'université de Bouzaréah. Elle est une passionnée d'histoire. Au cours de ses études, elle a d'ailleurs passé un examen dans ce domaine. Elle vient de publier aux éditions Casbah un livre sur la période antique de l'histoire de l'Algérie. Ouarda Himeur-Ensighaoui a signé son ouvrage ce début de semaine à la librairie du Tiers Monde. C'est toute l'histoire de l'Algérie qui intéresse cette universitaire. Cependant concernant l'histoire récente Ouarda Himeur-Ensighaoui précise concernant son choix, «cette période de l'Algérie possède ses spécialistes».
Elle accorde son intérêt particulièrement à partir de la période ottomane puis, en descendant aux civilisations précédentes. Ouarda Himeur-Ensighaoui s'est fixée à la période antique de l'Algérie. Elle se justifie «C'est une des périodes les moins connues mais pourtant tellement riche en enseignements sur notre identité». C'est qu'il existe peu de documents pour ces siècles de l'antiquité en Algérie.
Ouarda Himeur-Ensighaoui remonte jusqu'en l'an 225 avant Jésus Christ. «Ce sont les premiers écrits sur l'Algérie au temps du père du roi Juba I°», indique cette universitaire. Elle se penche d'ailleurs sur les écrits de l'époque pour servir de documents à ses recherches et analyses dont les Mémoires de Jules César. Elle ne prend pas en considération ou peu, les historiens contemporains, comme Charles André Julien qui s'est penché lui aussi sur l'histoire antique de l'Algérie. «Leurs études manquent d'objectivité et sont restreintes» indique-t-elle. Ouarda Himeur-Ensighaoui donne l'exemple de Jughurta qui est cité seulement en quelques lignes et désigné en termes peu flatteurs.
Cette universitaire a donc consulté les traductions des écrits de l'époque qui étaient rédigés en grec, en latin ou en langue punique. Elle a porté son attention sur le roi de Numidie, Juba II qui était un érudit. Eduqué à Rome, il maîtrisait le grec et le latin.
Ce roi qui a pris comme capitale Césarée, (Cherchell) et régnait sur l'Algérie actuelle élargie à la Mauritanie, était un savant, s'intéressant entre autres, à la botanique et aux sciences de la nature. Il avait pour épouse Séléné, fille de Cléopâtre et de l'empereur Marc Antoine et qui a reçu à Rome une éducation aussi princière.
Le père de Juba II, quant à lui, fut un roi de Numidie qui a bravé Jules César et son empire. Pour le punir de cette témérité, celui-ci ne cessa de le harceler jusqu'aux derniers instants de sa vie. Les mémoires de Jules César abondent de récits sur l'histoire du règne de Juba 1er. Ouardia Himeur- Ensighaoui reprend, par des extraits, un à un les chapitres où sont relatés les faits et les itinéraires de ce roi de Numidie qui a osé, par amour pour son pays et pour la liberté et la justice, défier la grandeur de l'empire romain. Ce sont les mêmes raisons qui ont poussé Takfarinas à se soulever contre cet empire. Les colons romains qui occupaient les terres des autochtones après les avoir dépossédés, exploitaient ces habitants réduits à la misère et à l ‘esclavage.
La guerre qu'a menée Takfarinas contre ces colons romains a duré près de huit ans, de l'an 17 à l'an 24 après Jésus Christ. Ce combat acharné contre le colonialisme de l'époque rappelle notre guerre de libération nationale contre le colonialisme français. Les faits et les combats de cette résistance sont rapportés par l'historien Tacite qui a vécu à cette époque. Ouarda Himeur-Ensighaoui en cite de larges extraits. Firmus et Gildon qui avaient la qualité de princes de Numidie se sont distingués par leur bravoure face à l'intransigeance et à la férocité de l'empire romain. Ils ont préféré se suicider que de se rendre à leurs ennemis. Ouarda Himeur illustrent son ouvrage de cartes géographiques expliquant la délimitation et la dénomination des régions et des pays du sud de la Méditerranée.. Elle publie aussi des portraits de ces hommes qui ont marqué l'histoire antique de l'Algérie.
Elle établit également par des croquis bien élaborés les arbres généalogiques des rois qui ont régné en Numidie durant la période antique. Son volumineux ouvrage de près de trois cents pages se remarque par la multitude d'annotations en bas de page. C'est une foule de précieuses informations sur les sources du texte et d'indispensables précisions sur les personnages cités.
Ces annotations apportent et confirment le caractère scientifique des recherches, des études et des analyses de cette universitaire dans l'élaboration de son travail de réflexion. Ouarda Himeur-Ensighaoui en possède la méthode et le cheminement logiques.
Elle a parcouru déjà ce chemin pour accéder au grade de docteur d'Etat après avoir obtenu la licence, un diplôme d'études supérieur ainsi qu'un doctorat de troisième cycle. Par cette approche, le Dr Ouarda Himeur-Ensighaoui veut que son ouvrage, Ils ont défié l'Empire, Juba 1er, Takfarinas, Firmus et Gildon, soit un outil pédagogique pour les chercheurs au niveau universitaire. Mais elle veut aussi que son livre soit une inestimable source d'informations pour tous les Algériens afin qu'ils soient fiers de leur histoire lointaine, longtemps ignorée, occultée ou complètement déformée par le colonialisme.


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