Ces couples qui vivent séparés par la force des choses, parce que le travail de l'un d'eux les tient éloignés l'un de l'autre, ou parce que chacun a trouvé un emploi dans des villes différentes, ça existe. Djouhra, est médecin dans le grand sud, son mari, lui, travaille à Alger pour ne pas échapper au chômage qui fut sa bête noire durant des années. Depuis une année, le couple, vit au rythme des appels téléphoniques et des retrouvailles occasionnées par les vacances et les jours fériés. Les enfants restent le trait d'union et le lien solide de leur ménage. Âaadia, elle, est mariée à un émigré. Un ancien. La mère de famille n'a jamais été tentée « de couper la mer » pour rejoindre son époux. Grand'mère maintenant, Saadia fait de temps à autre le voyage pour rejoindre « son homme ». depuis que ses enfants ont grandi .Auparavant, le mari refusait qu'elle fasse le déplacement jusqu'en France. Elle s'est habituée à cette vie de divorcée temporairement et ne s'en plaint pas. Fataliste, elle explique que si elle a pu supporter la séparation étant jeune, elle peut le faire maintenant à la croisée de cheveux blancs … Il en a été de même pour Kheloudja .Une grand'mère qui dès les premiers instants de son mariage a goûté à la séparation d'avec son compagnon. Le retour, pour les trois mois d'été, de ce dernier était toujours un bonheur qu'il ne fallait pas laisser apparaître. Respect des convenances oblige. A la retraite, Mohand repart toujours en Europe afin de percevoir sa pension. Une occasion de revoir ses vieux copains. Il n'est pas question de revenir dans la quinzaine qui suit, le prix du voyage il faut savoir en profiter et prolonger le séjour. Pour tous, il y a comme une gêne de parler de l'absence .Du manque de la présence de l'autre. De dire le vide laissé. Ils s'aiment en silence, même pour le jeune couple. Et même si le Sahara c'est l'Algérie, la distance est la même que pour l'autre côté de la Grande Bleue.