Les choses sont difficiles mais vont dans la bonne direction. Le prochain round de négociations entre le gouvernement soudanais et les rebelles du Darfour se déroulera le 24 janvier à Doha, Qatar, a déclaré le conseiller du président soudanais Omar el-Bachir, Ghazi Salaheddine qui a invité les leaders des mouvements armés à participer activement à cette rencontre. Le négociateur en chef de l'ONU et de l'Union africaine, Djibril Bassolé, a précisé, depuis Ouagadougou, que des discussions s'ouvriront le 18 janvier et qu'elles incluraient le 19 une rencontre entre les mouvements armés et la société civile avant les négociations du 24.À côté du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, -qui est en tournée africaine-, le négociateur en chef de l'ONU et de l'UA a souhaité une présence du chef historique des rebelles de l'Armée de libération du Soudan (SLA), Adbdelwahid Mohammed Nour, qui vit en exil à Paris. « Il n'a pas encore pris le chemin de Doha mais il ne l'exclut pas. Le plus important c'est que nous gardions la concertation. Nous ferons au mieux pour que Adbdelwahid, qui représente un symbole fort de libération, puisse jouer une partition utile», a dit Djibril Bassolé promettant de tout faire pour «amener les parties belligérantes à s'engager dans une véritable cessation des hostilités et arrêter les modalités de la fin de la guerre» du Darfour qui a fait 300.000 morts depuis 2003 selon les estimations de l'ONU - 10.000 d'après Khartoum - et 2,7 millions de déplacés. « Adbdelwahid, petit à petit, montre un intérêt de plus en plus grand pour participer éventuellement au processus de paix. La situation se débloque un petit peu», déclare M. Kouchner se félicitant de l' «idée de mettre la société civile autour d'une table pendant de longs jours et ensuite de lui faire rencontrer les responsables» et souhaitant «qu'Adbdelwahid se joigne à cela». Selon le politicien soudanais, Amine Hassan Omar, si le chef du SLA sera à Doha « ce sera pour bloquer les négociations de paix». Washington tente comme Paris de jouer un rôle dans le règlement de la crise soudanaise. Vendredi dernier, la Maison Blanche a averti que «le temps est court et les enjeux sont importants » pour mettre en œuvre un accord de paix au Soudan. L'envoyé spécial américain pour le Soudan, Scott Gration se rendrait au Kenya et en Ouganda (deux voisins méridionaux du Soudan) le 26 janvier, puis à Khartoum mi-février pour évoquer la question de la sécurité au Darfour. Le premier round de négociations de paix s'est tenu à la mi-novembre à Doha, en l'absence de représentants du gouvernement soudanais et des rebelles. « Les choses sont difficiles mais vont dans la bonne direction », estime le négociateur de l'ONU et de l'UA.