Laadjouza, Ras El Aam Taa Laarabe. De mémoire d'enfant, les familles algériennes on toujours célébré Yennayer. Par ignorance des traditions ancestrales ou mauvaise communication, cette fête qui célèbre le premier jour de l'an du calendrier agraire utilisé depuis l'antiquité par les Berbères à travers la Numidie est entourée d'histoires légendaires. Ces dernières sont différemment contées et chaque région a sa propre version mais, elles ont toutes un dénominateur commun : la vieille femme. Les Kabyles disaient qu'une vieille femme qui vivait seule avec sa chèvre, croyant l'hiver passé, sortit un jour de soleil dans les champs et se moquait de lui. Yennayer mécontent emprunta deux jours à furar (février) et déclencha, pour se venger, un grand orage qui emporta, dans ses énormes flots, la vieille. Dans l'Algérois, on raconte qu'une vieille femme voulant se marier, ses enfants lui demandent de monter sur le toit de la maison et guetter l'arrivée de son homme. Le froid nocturne a eu raison de la femme. Depuis, son âme hante les demeures et pour faire fuir son ombre et sa vengeance (de froid et de grêle) on prépare un repas. Celui-ci permet de gagner le pardon de la femme et éloigner les force négatives. C'est une grande occasion de retrouvailles. Le repas, préparé pour la circonstance, différent du quotidien, est assez copieux. C'est une symbolique destinée à écarter la famine, consacrer le changement et accueillir chaleureusement les forces invisibles auxquelles croyait le berbère. La ménagère excelle dans la préparation du couscous, élément fondamental de l'art culinaire algérien. Ou encore opte pour une rechta, une trida ou une chekhchoukha. L'important est d'avoir un plat à base de semoule, symbole de richesse et de satiété. Pour la prospérité, la maîtresse de maison prépare des gâteaux ou galettes, du sfenj ou des crêpes. Les friandises (fruits secs) telles que : figues sèches, amandes, noisettes, dattes ne sont pas en reste de cette grande fête et grand moment de convivialité. Toute une légende pour le couscous dont la sauce préparée avec des légumes de saison (courgette, courge, douze fèves, douze févettes, pois chiche, cœurs d'artichauts, viande de poulet) agrémenté de douze boulettes de viandes hachée, doit être doux et pas trop salé. Le couscous, passé à la vapeur à trois reprises doit être mangé en premier par le plus jeune de la famille.