Un accord de sortie de crise en Guinée a été signé vendredi, au Burkina Faso, par le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, le président intérimaire, le général Sékouba Konaté et le médiateur dans la crise, le président burkinabé Blaise Compaoré. Cet accord prévoit le maintien «en convalescence» du chef de la junte au Burkina Faso. Même si ses partisans au sein de la junte se sont réunis, jeudi soir, avec le président intérimaire pour «exiger» son retour au pays et qu'une foule était à son attente à l'aéroport de Conakry. Dadis Camara qui est arrivé à Ouagadougou mardi dernier après plus d'un mois d'hospitalisation au Maroc suite à une tentative d'assassinat de la part de son aide camp «prend librement un temps de convalescence tout en restant disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition», précise le texte de l'accord. De nombreuses voix dans l'opposition et de la communauté internationale s'étaient élevées contre ce retour qui pourrait perturber le processus de transition vers un régime civil. Le chef de la junte ayant été mis en cause dans le massacre par les forces de sécurité de plus de 150 opposants le 28 septembre à Conakry. Outre ce non-retour, cet accord prévoit la création d'un conseil national de transition (101 membres représentant toutes les composantes de la société guinéenne) et la formation d'un «gouvernement d'union», dirigé par un «Premier ministre» issu de l'opposition pour diriger les affaires courantes du pays pendant « six mois » et préparer l'élection présidentielle à laquelle les membres du Conseil national de transition, le chef d'Etat de transition, les membres du Conseil national pour la démocratie et le développement, junte (CNDD), le Premier ministre, les membres du gouvernement d'union nationale et les membres de forces de défense et de sécurité en activité ne participeront pas. Des observateurs civils et militaires de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) contrôleront le scrutin. Le général Konaté qui est considéré -depuis la signature de l'accord- chef de l'Etat a reçu les noms des deux candidats à la primature, M. Jean Marie Doré pour les Forces vives et la syndicaliste Rabiatou Serah Dialo pour l'Union pour le progrès de la Guinée. La France et l'Union africaine ont exprimé leur satisfaction. Paris a considéré que c'est «une étape décisive» ouvrant la voie à une coopération. Elle «assure de son soutien le général Sekouba Konaté dans la mise en œuvre des dispositions de cette Déclaration». « Le président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, se félicite de l'évolution positive de la situation en Guinée et des avancées enregistrées dans le processus de sortie de crise», a indiqué le communiqué de l'Union africaine.