Tout le monde a sa manière de supporter l'équipe nationale de football. Certains veillent jusqu'au petit matin en clamant le slogan le plus connu, « one, two, three, viva l'Algérie » dans les villes et les villages, d'autres s'organisent en groupes, cotisent de l'argent pour se rendre en Angola ou en Afrique du Sud en vue de constituer le douzième homme sur le terrain. Salah Fateh, ce jeune de 36 ans originaire de Boufarik a préféré, quant à lui, graver son nom dans l'histoire avec sa manière de soutenir les Verts en Afrique du Sud. Salah a décidé d'emprunter les 11 000 kilomètres qui séparent Alger de Johannesburg… à pied ! Rencontré sur la Route d'El Menéa (wilaya de Ghardaïa), il portait un bonnet en laine, un survêtement aux couleurs nationales. Un sac à dos léger, un sac de couchage et l'emblème national accroché derrière le dos. En allant vers lui, Salah refuse d'observer une halte avant de savoir que nous sommes un groupe de journalistes. Salah a entamé le défi de se rendre en Afrique du Sud le 1er janvier 2010 à partir de sa ville natale qui est Boufarik. Avant de se lancer dans l'aventure, il a fait tous ses calculs, il doit marcher une moyenne de 80 kilomètres par jour, du lever du soleil à son coucher. Au bout de 5 mois et 15 jours, Salah devrait en principe rejoindre le pays de Nelson Mandela. Pour le moment, en possession de notre héros, uniquement deux visas cachetés sur son passeport, celui de l'Angola et celui du Gabon. Pour les visas des pays restants, Fateh a affirmé qu'il est en contact permanent avec les autorités locales de sa commune. Ces derniers font les démarches nécessaires pour lui offrir des visas à chaque entrée d'un pays. Interrogé sur la raison qui l'a poussé à tenter cette aventure, Salah a déclaré : « Comme nos chouhada (martyrs), je veux inscrire mon nom dans l'histoire de l'Algérie, et d'ailleurs je ne sais faire que ça ». Salah est apparemment un expert dans le domaine, il a déjà sillonné le parcours Tlemcen-Tunis et récemment (en octobre dernier) Alger-le Caire en 34 jours toujours pour soutenir les Verts. A travers cette traversée du désert et d'Afrique, Salah a voulu transmettre un message à ses concurrents à travers le monde : «Moi je n'aime pas la facilité, je fixe mes objectifs et je me fixe également des délais de réalisation». Il affirme qu'il est en contact avec d'autres sportifs aventureux comme lui, mais personne n'a osé traverser l'Afrique de bout en bout en l'espace de cinq mois et quinze jours.