Au congrès, la «super majorité» démocrate a volé en éclats. Elu à la place du défunt Ted Kennedy rivé sur son siège depuis 1962, le républicain Brown a fait main basse sur un héritage ancré dans l'Etat traditionnellement démocrate. La bataille du Massachusetts (4,1 millions d'électeurs) constitue assurément une érosion perceptible de l'effet Obama perclus, à un an jour pour son jour de son élection, par le double revers voulu retentissant. « Scott Brown (51,8%) a battu Martha Coakley (47,2%) au cœur du fief du parti démocrate et devient le premier sénateur républicain provenant du Massachusetts depuis 30 ans », a asséné le président du comité national du parti républicain, Michael Steel. Ce recul remarqué délivre le message du mécontentement grandissant des américains qui se déclarent fortement «déçus» et «en colère». A la base, la conduite de la gouvernance ne fait pas des heureux et semble mal se remettre de la vague de réformes initiées dans les domaines stratégiques de la couverture sanitaire, de la crise financière de la lutte contre les gaz à effet de serre et de l'immigration. «Ça sent mauvais pour le gouvernement. Bien sûr, ça sent mauvais pour l'assurance maladie, confie le politologue Barbara Kellerman du Harvard. L'impact se fera nécessairement ressentir avec la perte e la «super majorité» (60 sur les 100 votes) au congés de nature à favoriser la stratégie d'obstruction du rival républicain. Il est attendu, selon le spécialiste és lectorat à l'université Fordham, au mieux un ralentissement de l'agenda présidentiel désormais suspendu à la capacité d'Obama de rebondir sur le terrain de la relance économique qui a par le passé profité à ses prédécesseurs républicain, l'ultra-libéral Ronald Reagan, et le démocrate Bill Clinton. A mi-mandat, Obama est déjà confronté à une crise de confiance motivée par l'absence de changement. Près de 35% d'Américains estiment que par rapport aux questions économique, le gouvernement représente «plutôt le problème que la solution», selon un sondage effectué par National Journal. La désaffection populaire impulse un revirement utile pour le camp républicain entonnant à l'unisson le thème du changement caractéristique de ce passage du «siège de Ted Kennedy» au «siège du peuple». L'avertissement «officiel» est lancé à la veille des joutes législatives de la mi-automne qui n'est pas aussi à l'avantage des démocrates exposés au délitement de ses cadres. Et, si le Nevada de son chef de file, Richard Reid, et le Nebraska de Ben Nelson, tombait à leur tour ? Le temps de la disgrâce et de la grande désillusion, annonciatrice d'une «tempête» selon les vœux du républicain Bradley Blakeman, se profile à l'horizon de l'obamania chutant à 50% des opinions favorables, pour Gallup, et à 46% pour CBS. Explication de la doyenne des correspondants de la Maison Blanche : «les gens ont cru qu'il marcherait sur l'eau, comme le Christ, mais, ce n'est qu'un homme, ce n'est qu'un président». Entre ses déboires internes et le poids des défis mondiaux, le président du changement démocratique est loin de réussir la mue attendue pour rétablir l'Amérique dans sa grandeur perdue et participer activement au rétablissement de la paix et de la sécurité dans un monde de justice et de progrès pour tous.