Les chiffres parlent d'eux-mêmes et dispensent presque de commentaires superflus. Les échanges économiques de notre pays avec le monde arabe restent très modestes. Ils ne sont nullement à la hauteur des ambitions politiques nourries par l'Algérie depuis des décennies. Les principaux clients de l'Algérie restent, pour l'année 2009, les Etats-Unis d'Amérique avec 9,26 milliards de dollars, l'Italie (6,29 MDS), l'Espagne (5,32 MDS), la France (4,63 MDS), les pays Bas (2,62 MDS), la Turquie (2,06 MDS) et le Canada avec 2,01 (MDS). C'est ce qu'indiquent les statistiques de la douane. L'Europe nous fournit ainsi nos principaux biens de consommation et d'équipement. La première place revient à la France avec 6,14 (MDS), suivie de la Chine (4,69 MDS), l'Italie (3,68 MDS), l'Espagne (2,94 MDS), l'Allemagne (2,74 MDS) et les Etats-Unis d'Amérique avec 1,99 milliard de dollars. Les pays de l'Union européenne (UE) restent toujours les principaux partenaires de l'Algérie, avec 52,79% des importations et 53,41% des exportations. Même les pays qui ne font partie de l'espace communautaire dépassent les pays frères. Ils viennent en deuxième position avec 16,37% (6,40 MDS) des importations de l'Algérie et 31,54% (13,78 MDS) des exportations algériennes. Cela s'explique en premier lieu par la faiblesse des industries dans le monde arabe. La plupart des pays de cette région du monde comptent aussi sur le pétrole et le gaz pour assurer leurs équilibres financiers. Le manque de liaisons maritimes explique aussi cette faiblesse des échanges. Toutefois, l'instauration d'une zone arabe économique de libre échange à laquelle l'Algérie a adhéré en janvier 2009 semble avoir eu des effets bénéfiques. Décidée lors du sommet de Amman en janvier 2001, elle visait à une meilleure intégration économique arabe. Les exonérations fiscales dont bénéficient les produits de chaque pays adhérent ont facilité les échanges. Le consommateur algérien s'est familiarisé avec des jus et autres biscuits en provenance d'Oman, de l'Arabie Saoudite. Les vêtements syriens ont pignon sur rue. Le renversement est spectaculaire. Les pays arabes (hors UMA) ont enregistré une évolution appréciable. Le volume des échanges avec eux est passé de 1,49 milliard à 1,91 milliard de dollars soit une augmentation de plus de 27,7 %. Les échanges commerciaux avec les pays de Maghreb ont par contre connu une baisse par rapport à 2008, passant de 2 milliards à 1,4 milliard de dollars en 2009. Le projet de mise en place d'une banque d'investissement maghrébin pourra-t-il débloquer la situation ?