Un conseil d'administration extraordinaire s'est tenu pour examiner le problème qui prévaut au complexe d'El Hadjar après la décision de la direction de fermer la cokerie. Quelle est la position de la SGP Transolb ? Notre SGP n'est pas membre du conseil d'administration mais compte dans son portefeuille le groupe Sider qui détient 30% du complexe. Les membres du conseil vont discuter les problèmes d'El Hadjar, notamment la grève enclenchée suite à la décision d'Arcelor Mittal d'abandonner la cokerie. Nous espérons à notre niveau que le conseil d'administration sortira avec la sage décision de ne pas fermer définitivement la cokerie et de prévoir des investissements dans les prochaines années en attendant de voir plus clair, sinon d'augmenter les investissements pour entamer en même temps la rénovation des quatre ateliers. Trois rapports d'expertise ont fait état de l'impossibilité de réhabiliter la cokerie. Y a-t-il une solution appropriée pour la sauvegarde de cette unité de production ? Nous ne pouvons pas abandonner une installation tant que nous n'avons pas étudié toutes les façades de la question. Il y a, certes, un dossier technique qui semble avoir été fait par les experts mandatés par Arcelor Mittal mais l'expertise technique n'est pas suffisante. Il faut une étude technico-économique. De mon point de vue, il est possible de différer sa réhabilitation mais en aucun cas l'abandonner. Il est nécessaire de savoir qu'il y a un niveau de ressources qui ne permet pas de faire tous les investissements parce qu'il y a toute la zone chaude qui est concernée, la cokerie, l'agglomération, le haut fourneau… Il y a des urgences et des priorités à prendre en charge. Toutefois, si les investissements doivent permettre de sauver la partie avale à la cokerie et ensuite nous reviendrons à la cokerie elle-même, je dirais que c'est une possibilité. Cela étant dit, nous sommes contre l'abandon complet de la cokerie. Certes, la SGP ne peut pas agir directement mais elle le fait par l'intermédiaire de Sider. On lui a demandé de défendre ce point de vue et d'examiner de près le rapport d'expertise et faire une étude technico- économique. A mon sens, si des cokeries existent de par le monde c'est parce qu'elles représentent un intérêt économique certain. Quel serait l'impact économique de la fermeture de la cokerie ? Cette unité est très importante. Aujourd'hui, il y a une diminution de production d'acier dans le monde et d'un autre côté, il y a un surplus de production de coke dont le coût est supérieur à celui du charbon. A tout moment il pourrait y avoir une reprise de la production de l'acier. Et là, nous ferons face à un risque de pénurie de coke. Il faut noter qu'aujourd'hui, Arcelor Mittal peut s'approvisionner en coke mais pourra-t-elle le garantir éternellement ? Ce n'est pas évident. Il est à noter également que le rôle de la cokerie est d'alimenter les hauts fourneaux et en quantité négligeable les fonderies. Aujourd'hui, qu'elle est à l'arrêt, nous sommes dans l'obligation d'importer. Tant que le coke est disponible, le problème ne se pose pas mais si demain il y a pénurie, les fourneaux risquent d'être bloqués. Dans ce cas précis, c'est tout le secteur de la sidérurgie qui sera paralysé. Le groupe Sider a proposé de participer à la réhabilitation de la cokerie. Comment procédera-t-il ? Sider ne peut pas le faire pour la simple raison que les investissements sont du ressort d'Arcelor Mittal. Sider ne détient que 30% des actions. Pour faire des investissements, elle doit être actionnaire majoritaire. Ce n'est pas son rôle d'investir. Par contre, elle peut apporter son aide. La réhabilitation de la cokerie coûte cher, entre 50 et 100 millions de dollars, selon des estimations. Nous n'avons pas les détails du dossier d'expertise. Il peut y avoir l'installation d'une nouvelle cokerie. Mais compte tenu des montants des investissements prévus pour le prochain quinquennat, il serait difficile de commencer par la réhabilitation de la cokerie et déférer le reste des unités. Il faut privilégier d'abord les hauts fourneaux et l'acier car le coke on peut l'importer mais cela ne veut pas dire abandonner la cokerie.