Depuis le violent séisme de Haïti qui a quasiment effacé de la carte la capitale Port-au-prince, l'élan de solidarité internationale qui s'est «spontanément» porté au secours des rescapés du drame a été impressionnant, et surtout très médiatisé. S'il est vrai que la solidarité est un sentiment humain qui prend racine au plus profond du cœur, il est, cependant, des actes qui ne paraissent pas, toujours, tout à fait naturels. Quand on voit la surmédiatisation qui entoure les actions humanitaires en faveur de Haïti, on est, tout naturellement, amené à s'interroger sur les arrière-pensées de cette «bousculade». A commencer par le reportage d'une chaîne de télévision qui met bien en exergue l'image de ce soldat israélien donnant la cuillerée à un enfant haïtien. Un geste difficile à «avaler» et pas catholique pour un sou. Pourquoi, en regardant ces images, du reste parfaitement cadrées, on ne peut effacer de nos mémoires d'autres images ? Celles de ces enfants de Ghaza qui, il y a juste un an, «goûtaient», sous l'œil complice des puissants de la planète, aux bombes à phosphore de l'armée israélienne. Est-ce donc ces «tableaux» atroces que l'on veut effacer de nos esprits ? et ce «bombardement» d'images du drame haïtien n'obéit-il pas à une propagande sioniste parfaitement orchestrée qui évince un décor par un autre ? La guerre médiatique n'a jamais cessé, et il serait naïf de croire, aujourd'hui et depuis le fameux « Restore Hope » somalien, que l'humanitaire est toujours une noble action dénuée de visées politiques. Une autre image nous interpelle. Celle de ces marines, corps d'élite de l'armée américaine, prenant position dans le palais présidentiel à Port-au-Prince. Le symbole de la souveraineté de l'Etat de Haïti foulé aux pieds par les bottes des soldats US. Il y a véritablement une sacrée différence entre l'essence même de l'acte humanitaire et cette action purement guerrière, n'est-ce pas ? Une image qui nous rappelle celle de Bush junior envahissant l'Irak et paradant en conquérant et en treillis militaire dans l'antique Baghdad. Ou encore celle plus horrible de ces enfants haïtiens, arrachés à leur terre et proposés à l'adoption à «d'innocents» blancs BCBG. Une image qui risque fort de cacher un autre scandale. Celui d'une traite d'enfants, légalisée.