Les Etats-Unis ont annoncé vendredi avoir signé un accord avec les Nations unies qui leur confère officiellement un rôle de soutien dans l'aide humanitaire en Haïti et leur confie le contrôle des ports, des routes et de l'espace aérien du pays. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, a expliqué que l'accord de deux pages, signé vendredi en Haïti, "officialise la relation de travail" entre l'ONU et Washington et garantit une coopération continue entre les deux parties. L'armée américaine gardera le commandement de ses hommes déployés en Haïti, mais les autorités américaines devront installer une force opérationnelle destinée à soutenir les efforts humanitaires internationaux. Le maintien de l'ordre restera entre les mains de la police haïtienne, aidée par la mission de l'ONU en Haïti (MINUSTAH). Des diplomates, des travailleurs humanitaires et des responsables onusiens se sont plaints de frictions entre l'armée américaine et les Nations unies dans l'organisation de l'aide humanitaire après le séisme du 12 janvier en Haïti. Le secrétaire d'Etat français chargé de la Coopération Alain Joyandet s'est notamment plaint du refus par l'armée américaine d'autoriser deux avions français à se poser sur l'aéroport de Port-au-Prince, expliquant à l'AP que l'un d'eux transportait un hôpital de campagne et que l'autre était destiné à évacuer des ressortissants français. Le Pentagone a indiqué cette semaine que 11.500 militaires américains se trouvaient actuellement à Haïti ou au large des côtes, et que ce contingent atteindrait 16.000 hommes en fin de week-end. Notons que selon les chiffres officiels, 111 499 morts ont été recensés. La catastrophe a également fait 190 000 blessés et 55 000 familles ont été sinistrées. Le précédent décompte des autorités haïtiennes faisait état de 75 000 morts et 250 000 blessés. Les dernières extractions de survivants des décombres continuaient encore à être enregistrées, même si 11 jours après la secousse, extraire une personne en vie des ruines relève de l'extraordinaire. Un jeune homme de 22 ans a pu pourtant être retiré vendredi des décombres d'un bâtiment proche du palais présidentiel par une équipe de secours de l'armée israélienne. Il a été transporté dans un "état stable" à l'hôpital de campagne des forces israéliennes en Haïti. Un peu plus tôt, c'était Marie Carida Roman, 84 ans, que des voisins et amis ont extraite des ruines de sa maison. La vieille dame, très affaiblie, a été hospitalisée, puis transférée à bord d'un navire-hôpital de l'armée américaine, "Te Comfort", qui mouille au large de Port-au-Prince. Les opérations de recherche ont cependant pris fin, le gouvernement haïtien ayant décidé de mettre l'accent sur le secours aux sinistrés. Selon le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, 132 personnes ont été extraites vivantes des décombres par les équipes de secours internationales. La porte-parole du Bureau Elisabeth Byrs a précisé que les efforts humanitaires montaient toujours en puissance dans la capitale Haïti, à Jacmel, Leogane et dans les autres zones touchées par le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier. La décision de mettre fin aux recherches intervient alors que deux personnes, un jeune homme de 21 ans et une femme de 84 ans, ont été sorties vivantes des décombres, vendredi, dix jours après le tremblement de terre, selon des proches et les secours. Ces sauvetages miraculeux ont apporté un peu de réconfort au milieu des souffrances des milliers de rescapés qui tentent de fuir la désolation de la capitale Port-au-Prince ou essaient de survivre dans des camps de fortune bondés. Samedi, doivent être célébrées les funérailles de l'archevêque de Port-au-Prince, Mgr Joseph Serge Miot, près des ruines de sa cathédrale.