Photo : Slimene SA. «Les entreprises algériennes payent le plus faible taux d'impôt dans le monde en termes de fiscalité», a déclaré, hier, M. Mohamed Bourenane, expert à African Development Bank et African Development Fund, lors du débat organisé par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE) sur le thème «financement de la croissance des entreprises». Selon son analyse, la fuite des entreprises du formel pour aller vers le marché informel ne s'explique pas par la fiscalité jugée lourde mais par d'autres considérations. «En termes, de mortalité des entreprises, c'est-à-dire qui déposent le bilan, il s'agit d'un taux le plus faible dans le monde», a-t-il ajouté. Un autre expert a mis l'accent sur le manque de transparence qui caractérise les entreprises algériennes. C'est ainsi que M. Adel Si Bouekkaz, directeur général de Nomad Capital, a mis en exergue la bonne gouvernance d'une entreprise pour accéder aux fonds d'investissements à moindres coûts. Ce sont généralement des sociétés familiales qui n'assument pas, dit-il, la transparence des activités et des opérations d'investissement. Et c'est pourquoi ces entreprises éprouvent d'énormes contraintes pour aller au marché boursier. «Or, il est important d'y accéder pour trouver d'autres sources de financement autres que par la voie classique, les banques, en l'occurrence», recommande-t-il. Les entreprises algériennes sont en outre qualifiées de «jeunes» pour parler d'ouverture de capital. Mais c'est un élément important pour acquérir des fonds d'investissement en vue de financer un projet économique. Concernant le développement de ces derniers, M. Si Bouekkaz a souligné néanmoins leur croissance en termes d'essor du marché financier en général et l'emprunt obligataire en particulier. Outre le succès remporté récemment par l'entreprise ETRHB qui a levé plus de 6 milliards de DA, l'emprunt obligataire opéré par le groupe DAHLI, à concurrence de 2 milliards de DA, constitue en outre, dit-il, une réussite même si le montant est réduit pour réaliser son projet immobilier. L'expert explique son analyse par le fait que le président du groupe ne s'est pas adressé aux institutions publiques ou privées comme les banques ou les compagnies d'assurance, mais aux simples épargnants. Ce qui est une innovation introduite dans le marché boursier algérien. Les acteurs économiques sont cependant unanimes quant à l'entrave que constitue le financement en Algérie tant pour le lancement que pour le développement des activités économiques.