Chanteur, compositeur, arrangeur et multi instrumentiste oranais. Il organise plusieurs festivals de musique andalouse et en 1980 s'installe en France où il compose et se produit au sein d'orchestrations jazz et de musiques traditionnelles. Il crée également sa propre formation. Vous êtes de la région de l'Oranie, est ce que votre genre musical se rapporte à la spécificité de l'école andalouse de Tlemcen ? Je suis né à Oran mais j'ai des origines de Tlemcen. J'ai débuté à huit ans dans la musique où j'étais remarqué par le professeur Hafiane. Puis j'ai étudié dans une école arabe andalouse sous la direction de cheikh Sekka où j'ai reçu des cours de chant, poésie, violon, alto luth et aux percussions. J'ai également dirigé l'association andalouse «Ennahda» alors que je n'avais que 17 ans. Il y a des consonances du genre andalou dans ma musique. Compositeur, chanteur et arrangeur, à votre avis peut-on réactualiser la musique andalouse selon la forme moderne et s'éloigner ainsi du conservatisme des inconditionnels de l'andalou qui pour eux seules comptent la pureté et l'authenticité du genre andalou ? D'emblée, vous me faites penser à un petit vers en khlass que l'on chante en andalou «Joul tara el maani», voulant signifier que lorsque l'on voyage on apprend à côtoyer divers horizons, rencontrer d'autres personnes, d'autres genres musicaux, d'autres cultures. Ça nous amène à été tolèrent et s'ouvrir à d'autres cultures et automatiquement on sort du carcan du conservatisme. Avez-vous tracé un programme spécial pour Alger ? Je suis une personne qui se documente énormément surtout au cours de mes voyages car j'aime tout savoir sur le pays que je visite, art culinaire, paysages, histoire, musique, littérature, vie traditionnelle. J'ai effectivement tracé un programme spécial pour chanter à Alger, un répertoire musical empreint de nostalgie. Comment intéresser les jeunes générations à la musique classique andalouse étant donné la grande rivalité avec la musique légère actuelle, chansons Jazz, Pop, R'NB, Rap ? Que ce soit Rap, R'NB, Blues, Country ou autre musique, pour moi, cela dépend de la personne qui transmet cette musique. Si cet individu regorge de tolérance et d'amour, le public s'intéressera indubitablement à cette musique. Vous avez débuté très jeune dans la musique (huit ans), votre réussite est-elle due à un talent naturel ou alors un travail acharné ? Je crois que l'étude et la pratique du chant a été spontané et naturel, sans aucunes idées préconçues. J'ai choisi la musique car je n'aimais pas étudier. J'ai donc suivi un cursus dans lequel j'ai appris les règles fondamentales de cet art. Depuis, je ne fais qu'exercer cette musique. Comment se fait-il que vous avez, durant trente ans d'expériences sillonné plusieurs pays du monde au détriment de votre pays d'origine ? En toute sincérité, j'ignore toujours pourquoi les responsables des institutions culturelles en Algérie ne m'ont jamais contacté. Au fait, j'ai joué avant hier au centre culturel français d'Oran, le public oranais a remarquablement vibré. Est-ce que vous comptez perpétuer la musique andalouse en créant une école de formation destinée aux jeunes en Algérie ou ailleurs ? Je dirige déjà un centre culturel international « Musique sans frontière » à Montpellier en France. Je compte enseigner la musique dans ce centre et aussi créer un jumelage artistique entre les deux rives pour un échange mutuel. D'autres projets en vue ? J'anime en mars, une série de concerts à Sainte-Lucie, puis en Afrique Australe. Après la sortie de mon album «Médité», je suis entrain d'enregistrer un nouvel opus dans des sonorités musicales G'naoui et Blues. Il paraitra en fin d'année sous la label «Sony BMG».