Au point de vue littéraire, cet ouvrage concentre l'attention dès les premières pages. Ce roman captive d'abord par son style. Une ambiance chaude et amicale a régné ce début de semaine à la librairie du Tiers-Monde où Youcef Merahi a signé son livre à ses lecteurs. Youcef Merahi était en compagnie de Mourad Brahimi, un autre écrivain. Des moments forts ont ponctué cette rencontre littéraire avec la présence de Amin Zaoui, venu présenter ses sentiments fraternels. De son roman intitulé « Je brûlerai la mer », Amin Zaoui le compare à un film qui fascine par ses images et le thème où s'identifie chaque Algérien. C'est qu'au point de vue littéraire, cet ouvrage concentre l'attention dès les premières pages. Ce roman captive d'abord par son style. Le lecteur lit avec délectation les expressions populaires tant usitées chez nous et tellement imagées. Ces expressions, puisées dans le langage populaire quotidien dans un moule adapté à chaque situation individuelle ou sociale, sont reproduites en transcription de la langue arabe, dans leur succulente originalité. Il s'agit, ensuite, d'une forme d'écriture où la vie est décrite comme elle se présente en réalité, avec ses surprises, ses inattendus, sa routine, ses émotions et aussi ses espoirs, ses rêves et ses ambitions. Ceci est d'autant plus vrai que l'auteur s'attache à mettre en scène des gens de condition sociale modeste, vivant et s'exprimant selon leur nature, sans masque ni attitudes ou comportement exagéré ou artificiel. Cette évidence dans les styles est encore marquée même si l'auteur introduit, pour les besoins du récit, d'autres personnages, féminin et au masculin, qui ont réussi dans les affaires. Ainsi, ce sont les gens du peuple que Youcef Merahi présente. Ces gens personnifient la majorité des Algériens. Ils ne demandent pas trop à la vie. Le bonheur se résume à un travail honnête, le droit à un toit, un foyer heureux et avec des moments d'évasion en fin de semaine. Les Algériens aiment leur pays par dessus tout et Youcef Merahi le démontre par le biais de ses personnages. Sur les trois qui découvrent le soi-disant eldorado de l'autre côté de la Méditerranée, deux reviennent chez eux, déterminés à vivre la morosité de leur quotidien. Leurs racines, leur vie au milieu de leurs proches ainsi que leurs habitudes dominent, plus fortes que leurs velléités d'exil. Youcef Merahi à travers ses personnages raconte l'histoire récente d'Alger depuis l'indépendance jusqu'à nos jours. Maintenant, avec le projet du prochain roman, ce talentueux écrivain met l'accent sur une période mouvementée de l'Algérie, celle des années quatre-vingt dix. Il met en scène deux personnages, l'un venant de la capitale, l'autre d'Oran. Ce roman porte le titre provisoire « Le cri du goéland ». Youcef Merahi signera de nouveau son livre ce 6 février à Paris dans le cadre du salon du Maghreb des livres. Il signera aussi ses autres ouvrages, les entretiens avec Anouar Benmalek et Yasmina Khadra, ouvrages publiés aux éditions Sédia.