Né à Yaoundé au Cameroun, Jacques Greg Belobo étudie le chant tout d'abord au conservatoire régional de Nice et y obtient la médaille d'or de chant en 1998. Il obtient également plusieurs prix à des concours nationaux et internationaux de chant lyrique. En 2001, Jacques Greg Belobo entre dans le «Junges ensemble» de l'opéra de Munich. Depuis quelques années, cet artiste consacre une partie de son temps à la promotion du chant lyrique en Afrique. Pourquoi avez-vous choisi le chant lyrique alors que dans les pays africains dominent les rythmes particulièrement ? J'ai toujours aimé la musique depuis mon enfance. En ce qui concerne le chant lyrique, j'ai rejoint des chorales. Il existe deux formes de chorales au Cameroun, classique et religieuse. J'ai choisi la chorale classique. Cela m'a permis d'améliorer ma voix. J'ai découvert, ensuite à l'âge de 23 ans, la musique classique. Aujourd'hui, j'ai réalisé mon rêve, celui d'un chanteur d'opéra. Est-ce que le chant lyrique peut être commercial, c'est-à-dire attirer les foules avec de grands concerts ? Je chante dans des opéras du monde entier où des salles de concert affichent complet. En effet, le chant lyrique est commercial comme d'autres genres de musique. La preuve, je vis de mon art. Le guitariste qui vous accompagne, le fait-il en permanence ? Non, il n'est pas permanent étant donné qu'il est professeur au conservatoire national de musique du Havre. Nous nous sommes rencontrés en 1998 au conservatoire de Paris. Nous avons animé ensemble un récital en 2002. Depuis huit ans, nous nous sommes liés d'une forte amitié. Je ne regrette pas cette expérience. Il faut toutefois savoir que je suis le premier artiste africain qui a rejoint le conservatoire de Paris, c'est un honneur pour moi. Est-il meilleur pour un chanteur lyrique d'être accompagné par un grand orchestre symphonique ? Indubitablement, chanter accompagné d'une guitare classique offre au public une ambiance intime. Tandis que chanter avec un orchestre symphonique, c'est généralement dans de grandes salles de concerts. Trouve-t-on dans votre musique, des influences de musique traditionnelle camerounaise ? Non, pas du tout. Le répertoire que je chante a été composé il y a des siècles par des interprètes classiques. Mon souhait serait de fusionner la musique traditionnelle camerounaise avec le genre classique. Y-a-t-il des compositions du genre lyrique au Cameroun ? Ma réponse est négative du moment qu'au Cameroun comme partout ailleurs en Afrique, il n'y a pas d'école de musique classique. Des projets en vue ? J'ai un projet de construction d'un conservatoire de musique au Cameroun qui sera réceptionné dans deux ans. Je compte également organiser des tournées et recueillir des fonds pour la construction de ce conservatoire. Quel est votre objectif ? Mon but à travers cette démarche est d'offrir à la jeunesse africaine une possibilité de se former sur place sans émigrer. En juillet dernier, l'Algérie a organisé un méga-festival qui est le 2e festival panafricain, comment situez-vous l'importance de cette rencontre ? Je n'ai pas participé personnellement à cette manifestation mais j'ai eu des échos d'amis qui s'y sont produits. Ce genre d'initiative réaffirme la diversité de la culture africaine et l'apport des arts africains dans l'enrichissement de la cartographie culturelle mondiale. Un mot sur votre première visite à Alger… J'ai beaucoup aimé Alger. Un très beau pays. Des gens aimables et courtois. J'ai adoré la visite de la Casbah, un véritable chef-d'œuvre. J'ai également profité avec mon ami Atahualpa Ferly qui avait visité avec nostalgie les lieux où il a grandi (El Mouradia) car il est né à Alger.