Les tarifs de la location attirent beaucoup d'estivants. «Certes ce n'est pas le grand luxe, si on le compare aux grands hôtels, mais, ici, dans le camping de Oued El Bellah, on ne se plaint pas pour autant, car rien ne nous manque. Toutes les commodités basiques y sont disponibles pour profiter des vacances au bord de la mer. Et en prime, une ambiance conviviale y règne», tente d'expliquer Abdelkader, un citoyen de Blida, la justesse de son choix en optant pour des vacances en famille dans un camping. Si, a priori, les arguments avancés par cet estivant ne souffrent aucun doute, dans la mesure où pour exploiter un camping, les pouvoirs publics exigent désormais des gérants de veiller scrupuleusement à l'application d'un cahier des charges, dont la teneur sous-tend strictement l'amélioration des conditions d'accueil et d'hébergement, il n'en demeure pas moins, et de l'aveu même de quelques vacanciers approchés, que la raison principale qui les attire ici c'est les tarifs de location appliqués. En effet, soutiennent-ils, «pour nous qui arrivons difficilement, en ces temps de vie chère, à économiser durant toute l'année une petite somme pour partir en vacances avec nos familles au bord de la mer, l'unique option qui se présente à nous c'est bien évidemment le camping. C'est bien simple : ce que vous dépenseriez en un week-end dans une station balnéaire où un hôtel de la côte vous suffit largement pour profiter de belles vacances pendant, au minimum, dix jours dans un endroit tel que celui-là (camping de Oued El Bellah)». Toutefois, renchérit philosophiquement l'un d'eux : «En résumé, ce sont vos moyens financiers qui vous permettent de choisir votre destination d'été. Le reste c'est une affaire d'adaptation et d'ambiance. Car on peut passer ses vacances dans un camping et repartir chez soi avec, en bonus, de beaux souvenirs inoubliables, comme on peut se permettre le luxe d'un grand hôtel sans en profiter, pour une raison ou une autre, pleinement. Et c'est valable dans les deux sens». LA MER D'UN CÔTÉ, LA FORÊT DE L'AUTRE, RIEN DE PLUS BEAU ! Quoi qu'il en soit, à Oued El Bellah, le luxe c'est avant tout le beau paysage qui couve le camping. En perspective, une plage au long rivage comme celles qui embellissent et jalonnent la côte ouest de Tipasa et en arrière-plan une belle forêt qui s'accroche joliment au relief en saillie. «La mer d'un côté, la forêt de l'autre, rien de plus beau pour s'éterniser dans cet endroit. Le site est magnifique et il mérite vraiment le détour, on ne s'en lassera jamais», dira d'emblée Brahim, un étudiant à l'université de Blida qui travaille chaque été ces dernières années dans le camping de Oued El Bellah, rencontré juste à l'entrée du site situé à seulement quelques kilomètres à l'est de la commune de Cherchell. Avant d'y pénétrer, on doit d'abord emprunter une piste d'environ 500 mètres à partir de la RN11 où deux panneaux distincts indiquent respectivement : plage Oued El Bellah et camping. A l'heure de notre passage dans ce camp familial, le gérant était absent. Pour autant, rien ne semble apparemment négligé. «Cela va de notre réputation. Le personnel veille constamment à ce que toutes les conditions soient réunies pour rendre le séjour agréable à nos hôtes», lance fièrement le gérant adjoint rencontré dans une salle, située juste à l'entrée du camping, qui fait office de bureau de réception. En face de lui, six jeunes essayent de négocier la location d'une tente. Ils viennent d'arriver de Laghouat. «Nous n'avons pratiquement pas fermé l'œil de la nuit. Entre les préparatifs et le long voyage pour venir ici, il y a de quoi ne pas dormir. L'essentiel c'est que nous sommes maintenant arrivés et les vacances commencent pour nous, enfin», se consolent-il. Mais, à les entendre, il leur a fallu, aussi, trimer dans les chantiers de construction durant de longues et épuisantes journées dans leur ville natale sous un soleil de plomb pour amasser un pécule suffisant afin de se payer un séjour au bord de la mer. Cela étant, comment ont-il découvert ce lieu ? «Tout simplement par le truchement du «téléphone arabe». C'est-à-dire de bouche à oreille. Il faut dire que maintenant, avec la disponibilité des transports, les jeunes du Sud ne trouvent plus de difficultés à voyager et ce, à travers tout le territoire national. «Oued El Bellah et la côte de Tipasa en général n'ont plus de secrets pour nous les habitants de Laghouat, car bon nombre de nos connaissances et proches sont venus dans le passé et continuent de venir», expliquent-ils. Occupé à ses marchandages, le réceptionniste charge Brahim, notre étudiant, de nous faire le tour du proprio. TOUTES LES COMMODITÉS SONT RÉUNIES Le camping occupe un vaste terrain vague coupé en deux séparé par un espace réservé pour le parking de véhicules. Toute la partie droite où sont érigées, selon le guide, 97 tentes est réservée aux familles. «L'autre espace, se trouvant à notre gauche, est le camp de jeunes constitué de 40 tentes. Chacune d'elles pouvant héberger jusqu'à huit personnes, est équipée d'électricité. Aussi, un autre terrain a été aménagé pour recevoir les vacanciers qui disposent de leurs propres tentes», fera-t-il savoir. Et d'ajouter : «Pour que les locataires puissent faire leur popote convenablement, nous mettons à leur disposition trois cuisines collectives. Ainsi, en termes d'hygiène ils n'auront aucun problème. Peints en blanc, trois blocs sanitaires et des douches y sont construits. «Nous avons engagé pour leur entretien des femmes de ménage. Elles procèdent quotidiennement au nettoyage des sanitaires», indiquera-t-il. Donnant accès directement à la plage, le camping de Oued El Bellah, est bordé du côté nord par une section de commerces. On y trouve, entre autres, une crêperie, un commerce d'alimentation générale, un étal de fruits et légumes, une salle de jeux constamment prise d'assaut par les jeunes estivants, une cafétéria et des gargotes. Ce qui retient l'attention ici, c'est que les prix sont raisonnables par rapport à ceux qui se pratiquent dans les villes et villages environnants.«Je prends pratiquement une petite marge bénéficiaire sur les produits que j'expose dans mon commerce. Ma devise est simple, en vendant raisonnablement on fidélise davantage de clients. Ce procédé est plus rentable, et pour moi et pour eux. D'une part, ma marchandise s'écoule facilement et les estivants n'auront pas à se rendre en ville pour faire leurs emplettes. C'est une relation gagnant-gagnant tout simplement», avoue souriant l'épicier de la plage. Ses clients, on ne les compte pas uniquement parmi les locataires du camping, à priori même ceux qui viennent à la plage de Oued El Bellah, et ils sont nombreux, notamment durant les week-ends, s'y approvisionnent. « Je ne me casse pas la tête d'acheter pour mes enfants leurs repas à Blida où j'habite. Ici, tout est disponible à des prix raisonnables. Cerise sur le gâteau, pour 100 DA on peut stationner en toute sécurité sa voiture dans le parking du camping. En un mot, aucune tracasserie ni contrainte n'enveniment ma journée à Oued El Bellah», confie un père de famille. « Pour tout visiteur qui gare son véhicule chez nous, on lui offre automatiquement comme avantage de prendre une douche gratis», soulignera Brahim.