Photo: Makine F. Les deux syndicats des médecins spécialistes et généralistes, qui devaient effectuer une marche à partir du CHU Mustapha Pacha, ont été, hier, empêchés par les forces de l'ordre. Les médecins en grève depuis plus de deux mois avaient l'intention de se faire entendre en investissant la rue. Mais comme la loi interdit toute marche dans la capitale, un cordon de sécurité important a été détaché, tôt le matin devant les deux grands portails du CHU. Toutefois, quelques médecins ont pu ouvrir une brèche et sortir hors de l'enceinte hospitalière. Deux d'entre eux ont arrêtés alors qu'une femme médecin a été admise aux urgences. Les députés Mohamed Khendek du RCD et Tayeb Chouaki, président de la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'APN sont intervenus pour calmer une situation qui allait dégénérer et libérer les médecins arrêtés. Venus de plusieurs wilayas, les protestataires brandissaient des banderoles où l'on peut lire « la santé est malade » ou encore « nous sommes des praticiens et non des chiens ». Auparavant, le rassemblement des médecins a eu lieu sur l'esplanade du CHU Mustapha Bacha. Face à cette situation, le syndicat des praticiens spécialistes se dit prêt à durcir son mouvement « en revoyant à la baisse le service minimum sauf s'il y ouverture du dialogue avec la tutelle ». Le Dr Lies Merabet, SG du SNPSP abonde dans le même sens. « Depuis deux mois et demi, les pouvoirs publics nous tournent le dos. Pour attirer leur attention on nous pousse à investir la rue », observe-t-il tout en indiquant que c'est la seule solution « qui nous reste après avoir eu recours à toutes voies dans le but d'éviter la grève ». Les deux syndicats ont prévu un autre sit-in, mercredi prochain, devant le siège du ministère de la Santé.