La société nationale de production et de distribution de l'électricité et du gaz, Sonelgaz, a fêté hier ses 40 ans d'existence. Elle a été créée par les pouvoirs publics en juillet 1969 pour succéder à l'ex-EGA. Cette société qui devait relever le défi de combler le départ des Français aussitôt après l'indépendance, a reçu un hommage de la part du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khellil, qui a assisté aux manifestations commémoratives qui ont eu lieu à Alger. Au-delà du long parcours et des réalisations en matière de raccordement en gaz et en électrification, l'élément le plus notable à souligner est la dimension de groupe qu'atteint aujourd'hui Sonelgaz avec 33 filiales et 6 participations directes dans d'autres projets comme les unités de dessalement. Récemment, le groupe a pu réintégrer la société Eclairage de Rouïba, en août dernier, ce qui lui permet, selon son PDG Noureddine Bouterfa, d'envisager à partir de 2014 de produire «à une échelle industrielle les premiers panneaux solaires totalement algériens». Un autre cadre a souligné que le développement du solaire pourrait démarrer suite à un accord entre les ministères de l'Energie et de l'Intérieur pour «la prise en charge totale de l'éclairage public».Toutefois, M. Bouterfa met au préalable le développement du savoir-faire et d'infrastructures de production qui exige «une forte synergie entre plusieurs acteurs comme les laboratoires de recherche, les institutions spécialisées et les entreprises». Cela dit, Sonelgaz qui a déjà à son actif 18 villages alimentés à l'énergie solaire dans le Sud, s'engage sur cette même période de «mettre en service chaque année plus de 4 mégawatts de solaire». Quant à l'électrification, elle a connu une véritable accélération, passant de 40% en 1969 à «un niveau d'électrification de 98% en 2008», selon M. Bouterfa, c'est-à-dire une couverture quasi-totale du pays «à l'exception des zones extrêmement reculées, isolées ou pas habitées», soit le raccordement de 1.848.401 foyers. Ça été «une belle aventure technique et humaine incomparable» que «d'apporter de l'énergie à des populations considérées comme isolées», poursuit le PDG du holding Sonelgaz. Celle-ci, tout en continuant sa restructuration, investit dans les nouvelles installations de production de l'électricité, telles les centrales de cycle combiné, et assure le contrôle et l'exploitation. Au sujet de la demande en électricité, M. Bouterfa a affirmé que celle-ci a atteint «des records significatifs à fin juillet 2009» avec une pointe de 7.100 MW le matin et 7.280 le soir, ce qui dénote «un bouleversement total du mode de consommation de l'électricité en Algérie», note le PDG. Ce dernier annonce 600 projets programmés d'ici 2013-2015, en matière de modernisation et de nouvelles technologies, des actions qui visent aussi un taux de pénétration en gaz de 50% en 2011. M. Khelil, le ministre de l'Energie, a loué l'effort de Sonelgaz dans le soutien au développement, la formation de la ressource humaine et rendu un hommage aux 32 agents du groupe victimes du terrorisme dans leur mission tendant à maintenir la distribution de l'électricité. Par ailleurs, la direction de Sonelgaz a tenu à rendre hommage aux 40 années de carrière de l'un de ses «fidèles cadres», Hamdane Hakem, mort en détention et innocenté par la justice.