Pas loin de la Guinée, le Nigeria tente de faire autant. La République de Guinée, qui a connu un climat tendu après la tentative d'assassinat du 3 décembre dernier contre le chef de la junte, Dadis Camara, met le cap sur la présidentielle. Elle a depuis lundi soir un gouvernement de transition de 34 ministres dont 6 militaires. Dirigé par Jean-Marie Doré, ce gouvernement préparera le terrain à des élections libres et transparentes en juin prochain. Cette initiative de Conakry a été saluée favorablement. «Ce gouvernement est plus ou moins acceptable, avec des cadres plus ou moins connus », affirme Ibrahima Barry, membre de la coalition des Forces vives (opposition, syndicats et société civile). Selon lui, l'opposition doit aider la nouvelle équipe de M. Doré « à réussir sa mission pour aller vite aux élections ». Pas loin de la Guinée qui panse ses blessures après le massacre de plus de 150 opposants le 28 septembre dans un stade à Conakry, le Nigeria tente de faire autant. Elle a désigné Goodluck Jonathan pour assumer les fonctions de président par intérim, en remplacement du chef de l'Etat, Umaru Yar'Adua, hospitalisé en Arabie Saoudite depuis le 23 novembre. Ce dénouement de situation en Guinée et au Nigeria intervient au moment où sous d'autres cieux les conflits ne semblent pas céder le terrain à la réconciliation. En Côte d'Ivoire, suite à la polémique sur une «fraude» présumée du chef de la CEI, Beugré Mambé, le Président Gbagbo a volé la vedette aux Eléphants en annonçant la dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et l'installation hier d'un nouveau gouvernement sous l'œil sidéré de l'Onu et l'opposition qui a qualifié cette décision de «coup d'Etat». Au Togo, le Président Faure Gnassingbé -sachant que les scrutins présidentiels ont toujours fait l'objet de contestations suivies de violences- a exhorté la classe politique et les forces vives togolaises à poursuivre les efforts pour la réussite des élections du 4 mars. Deux candidats d'opposition suspendent «provisoirement» leur participation et dénoncent des «anomalies» au niveau des listes électorales. Même atmosphère à Niamey. L'échec du dialogue inter-nigérien engagé depuis le 21 décembre 2009 a poussé, lundi, des milliers de Nigériens à se mobiliser «pour chasser Tandja du pouvoir» et restaurer la démocratie.