Agé de 71 ans, M. Doré est président de l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG, opposition) et porte-parole des Forces vives (opposition, syndicats et société civile). L'opposant Jean-Marie Doré a été désigné hier comme Premier ministre d'une délicate transition en Guinée, une étape importante peu après la signature d'un accord de sortie de crise prévoyant une élection présidentielle «dans six mois» pour un retour des civils au pouvoir. La leader syndicale et figure de proue de la contestation Rabiatou Sérah Diallo ainsi que le premier vice-président de la junte et ministre de la Sécurité dans le gouvernement sortant, le général Mamadouba «Toto» Camara, ont été nommés vice-Premier ministre, a indiqué une source proche de la junte. «Le général Sékouba (Konaté, président de transition) et le président (Moussa) Dadis (Camara, chef de la junte) ont pris la décision d'un commun accord de choisir Jean-Marie Doré comme Premier ministre pour gérer la transition», a précisé cette source. Agé de 71 ans, M.Doré est président de l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG, opposition) et porte-parole des Forces vives (opposition, syndicats et société civile). Il avait été blessé pendant la répression sanglante par les forces de sécurité d'une manifestation de l'opposition, ayant fait plus de 150 morts le 28 septembre à Conakry. Selon Idrissa Chérif, chargé de communication du président de la transition, l'opposant a été choisi «non seulement pour son expérience mais aussi pour sa connaissance de la politique guinéenne. Il va conduire un gouvernement de mission, notamment la poursuite de la transition». «Le général Konaté a discuté lundi soir pendant 8 heures avec Dadis (Camara) sur la désignation des représentants du Cndd», le Conseil national pour la démocratie et le développement (junte), selon une source proche de la junte. Ils ont ensuite été rejoints par le médiateur burkinabé, le président Blaise Compaoré, dans la villa où le capitaine Camara poursuit sa convalescence après avoir été gravement blessé à la tête lors d'une tentative d'assassinat le 3 décembre, a indiqué la même source. Selon elle, le nouvel homme fort voulait tenir compte de l'équilibre ethnique et régional dans la formation du nouveau gouvernement de transition. M.Doré est originaire de la province de la Guinée forestière, tout comme le capitaine Camara. Le Cndd devrait garder les postes de souveraineté (Défense, Affaires étrangères, Economie et Finances), selon cette source. Le président de transition et sa délégation doivent repartir hier en Guinée après un séjour de près d'une semaine à Ouagadougou. Mais Jean-Marie Doré ne fait pas l'unanimité au sein des Forces vives. Si la majorité des partis politiques ont soutenu M.Doré, les syndicats et associations de la société civile se sont rangés ces derniers jours derrière la secrétaire générale de la confédération nationale des travailleurs de Guinée (Cntg) Rabiatou Sérah Diallo, également candidate au poste de Premier ministre. De plus, selon M.Chérif, «le gouvernement sera formé de 30 membres: 10 désignés par le Cndd, 10 par l'opposition et 10 issus des quatre régions de Guinée». Un accord de sortie de crise avait été signé vendredi à Ouagadougou, prévoyant notamment le maintien «en convalescence» à l'étranger du chef de la junte, le capitaine Camara, et la mise en place d'une transition avant la tenue d'une élection présidentielle «dans six mois». Née du coup d'Etat du 23 décembre 2008, la crise s'était brutalement aggravée avec le massacre par les forces de sécurité de plus de 150 opposants le 28 septembre dans un stade de Conakry, des actes qualifiés par l'ONU de «crimes contre l'humanité».