La France est rattrapée par son histoire. Celle liée notamment aux essais nucléaires effectués dans le Sud algérien. Citant un document confidentiel, dont il détient un résumé, le quotidien français à large tirage Le Parisien a révélé que des appelés du contingent ont été utilisés par l'armée française comme cobayes lors des premiers essais nucléaires effectués au Sud algérien. Ce document accablant de 260 pages estampillé secret défense permettra d'éclairer l'opinion sur la campagne française d'essais nucléaires en Algérie. Le texte porte sur les manœuvres «en ambiance nucléaire» effectuées le 25 avril 1961 à Reggane, suite au dernier tir atmosphérique désigné sous le nom de code «Gerboise verte ». Ces manœuvres ont engagé 300 soldats appelés issus des régiments situés en Allemagne, 42e et 12e régiment des cuirassiers. Elles avaient pour but, selon le document, «d'étudier les effets physiologiques et psychologiques produits sur l'homme par l'arme atomique, en vue d'obtenir les éléments nécessaires à la préparation physique et à la formation morale du combattant moderne». En outre, le quotidien français écrit que ce document en question relate avec précision la journée du 25 avril 1961. En effet, ce jour-là, «la patrouille des militaires a vu sa progression stoppée à 700 mètres du point zéro -l'endroit où la bombe a explosé- et qu'un détachement d'engins blindés de reconnaissance a traversé la zone de retombées avant d'être arrêté à 275 m du point zéro». Le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a reconnu que «certains essais ont donné lieu à des retombées radioactives». Il précise que «les doses reçues lors de ces essais étaient très faibles». Le ministre a toutefois souligné qu'il ignorait l'existence de ce rapport confidentiel sur la manière dont furent pratiqués ces essais. Gravement atteint, Lucien Parfait raconte ce qu'il a vécu. Il affirme que «nous avons été les cobayes de l'atome». A ses yeux, à l'époque, les hommes ne comptaient pas. Il estime qu'on «s'est servi de nous, mais le pire, c'est qu'ils nous ont oubliés, alors que dans leur logique, ils auraient pu continuer à étudier nos états de santé pour leurs expériences». C'est dire que ces essais nucléaires sont à l'origine de maladies, notamment les cancers de la peau. Les habitants des périmètres touchés par les radiations souffrent de maladies et demandent des indemnisations. Ce rapport est un énième témoignage sur les méfaits de ces essais nucléaires.