Photo : Lylia M. Le poulet de chair est devenu plus cher. Ils est passé de 170 à 220, voire 250 dinars le kg en l'espace de quelques jours. Au niveau de l'artère commerciale et populaire de Mohamed Bouzrina (Basse Casbah), la volaille semble narguer les ménagères à quelques jours de la célébration de la fête du Mouloud. Selon un volailler, cette augmentation n'est pas le fait des commerçants. «Nous sommes des victimes tout autant que les consommateurs», s'est-il écrié et d'ajouter : «je n'arrive plus à écouler ma marchandise au-delà d'une dizaine de pièces par jour, alors qu'auparavant, j'en vendais plus d'une trentaine». Même réplique au niveau du marché de Aïn Benian. Ici, un autre volailler explique que cette augmentation est due à la hausse du prix de l'aliment de bétail et la cessation d'activité dans de nombreux centres d'abattage en raison de ces coûts. «C'est ce qui a causé une baisse du nombre de carcasses de poulets livrés au marché», explique-t-il. Mais à l'Office national de l'aliment de bétail (Onab) on affirme qu'aucune hausse des prix n'a eu lieu depuis une année. «Le prix de l'aliment de bétail est resté stable depuis le 1er janvier 2009. Aucune augmentation n'a touché l'aliment en question», souligne un responsable de la direction qui précise néanmoins que 90% de la production du poulet est gérée par le marché privé. «L'Onab en produit occasionnellement à cause du manque de structures adéquates», a-t-il noté. Concernant l'augmentation du prix du poussin, le responsable précise que ce paramètre obéit au principe de l'offre et de la demande. Ainsi le prix du poussin oscille entre 35 et 40 DA l'unité au niveau de l'Onab, contre 80 DA au niveau du marché parallèle. Propos confirmés par M. Meziane, aviculteur à Yakourène. Selon lui, le prix du poussin oscille entre 25 et 30 DA l'unité. «Le prix n'a pas augmenté depuis l'année dernière», confirme-t-il tout en observant que le prix du poussin a atteint 110 DA l'unité au niveau du marché privé. Concernant l'augmentation du prix du poulet, cet éleveur explique que certains commerçants jouent sur les pertes pour justifier les prix. «Ces derniers estiment qu'un poulet vide sans tête et abats cause 28 à 30% de pertes». Un autre aviculteur estime que la baisse du thermomètre serait à l'origine de cette envolée des prix des volailles car de nombreux petits éleveurs ne peuvent résister à la hausse des coûts de l'exploitation durant la période hivernale. «La baisse des températures augmente les charges, notamment celles du chauffage et des aliments de volaille, ce qui a poussé les petits éleveurs à baisser rideau», dit-il. Selon lui, «on enregistre un manque de poussins d'élevage à cause de l'absence d'éleveurs qualifiés». Au cours de ces dernières semaines, les produits avicoles à savoir la viande de poulet ainsi que les œufs en particulier, ont connu des hausses de prix record.