Une conférence hommage a été organisée jeudi dernier à la Bibliothèque nationale d'Algérie (El Hamma) à la mémoire du militant de la cause nationale, principal fournisseur d'armes à l'Armée de libération nationale (ALN), le défunt Georges Puchert. Cette rencontre, rapporte l'APS, a été initiée par l'Association des moudjahidine du ministère de l'Armement et des liaisons générales (MALG). Le président de l'association des moudjahidine du MALG et ministre délégué aux Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a indiqué, lors de son intervention, que cette conférence coïncide avec la fête de la victoire (19 mars) qui est destinée d'habitude, a-t-il dit, à honorer les martyrs algériens, mais cette année, son association a décidé de rendre un « hommage mérité » à Georges Puchert, « pour ne pas oublier que beaucoup de personnalités internationales ont aidé l'Algérie et sacrifié leur vie pour le triomphe du combat du peuple algérien ». Le moudjahid Aïssa Abdessemed, compagnon d'armes et ami du martyr, a évoqué, pour sa part, le militantisme du défunt Georges Puchert en précisant qu'« il s'était engagé aux côtés de l'Algérie à partir de l'année 1955 », ajoutant que « sa sympathie pour les révolutions nord-africaines date de bien avant ». Le compagnon du militant allemand et membre du Conseil national du MALG de l'époque, en relatant certaines étapes du parcours de Georges Puchert, a tenu à souligner que ce martyr n'a cessé de répéter à ses camarades d'armes qu'« il désirait être enterré en Algérie ». Ce vœu a « enfin été exhaussé » par le transfert des ses cendres au cimetière El Alia au début du mois de mars, s'est-il félicité. Dans un entretien à El Watan (lire notre édition du 1er mars 2007) Aïssa Abdessemed parle de l' implication « totale » de Georges Puchert dans la lutte de libération. Même si la propagande ennemie, dont l'historien Yves Courrière l'avait taxé de « vulgaire trafiquant d'armes », a-t-il dit. Puchert devient membre à part entière de l'ALN après avoir assisté à Tunis à une réunion présidée par Krim, consacrée à la standardisation des armes de l'ALN, jusque-là très disparates. Il joua un rôle important dans l'approvisionnement en armes, en particulier la prospection pour l'acquisition de 5 vedettes rapides pour casser le blocus de la marine française des côtes marocaines et d'un sous-marin de poche qui avait effrayé les services secrets français, ce qui, témoigne Aïssa Abedessemed, a « précipité sûrement son assassinat par une bombe placée sous sa voiture le 3 mars 1959 à Frankfurt ».