A l'orée de la crise alimentaire mondiale, il faut bien apporter assistance à tous les secteurs d'activité et notamment agricole. Comment sécuriser le marché national du lait dans les domaines de l'approvisionnement et de la distribution? Comment organiser la politique générale de cette filière et comment organiser les marchés et les prix? La tâche n'est pas simple lorsque l'on sait que l'Algérie dispose de 900.000 vaches laitières qui produisent 1,6 milliard de litres de lait. Au total, l'Algérie produit 2,2 milliards de litres par an et en consomme 3 milliards de litres dont 60% à base de poudre de lait importée. La réponse, qui fera certainement la recette des acteurs de ce secteur agricole vient juste d'être mise en oeuvre. Quelle autre solution peut-on imaginer? Sinon la création d'une structure qui réorganisera la filière et faire en sorte que l'ensemble du territoire national soit concerné? L'idée est certes bonne mais son application le sera davantage. Pressenti par les professionnels de la filière il y a déjà quelque temps, le Comité interprofessionnel du lait (CIL) vient d'être installé officiellement par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. Ce nouveau comité est composé de l'ensemble des représentants des catégories professionnelles de la filière lait (éleveurs, collecteurs, producteurs et transformateurs), des consommateurs et des pouvoirs publics concernés. Son objectif c'est de mettre en synergie l'ensemble de ces acteurs. «Devant l'incessante hausse de la facture des importations de la poudre de lait, et la crise alimentaire menaçante, la réhabilitation et la promotion de la filière lait, dans toutes les fonctions de son activité économique et sociale, sont devenues incontournables», a expliqué Djamal Barchiche, responsable de communication du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Le CIL définit les rôles de toutes les parties intervenantes dans le secteur. Le rôle des créateurs de richesse, que sont les acteurs de la filière, est de défricher le terrain. De son côté, l'Etat servira d'accompagnateur en mettant à leur disposition les moyens nécessaires susceptibles de leur faciliter la tâche et faire fructifier leurs efforts. «L'objectif de cette nouvelle politique est d'aller vers la professionnalisation de toutes les filières agricoles», a encore estimé M.Barchiche. «Cette démarche vise à aller vers l'autosuffisance et faire de sorte que les crises alimentaires qui menacent le monde, ne touchent jamais l'Algérie, même avec la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires de base», a-t-il précisé. D'autre part, le même responsable a fait savoir que le Comité interprofessionnel du lait est perçu comme un trait d'union entre le secteur public, représenté par l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) et les opérateurs privés activant dans la filière, représentés par les éleveurs, collecteurs, producteurs, commerçants... Pour concrétiser cette politique, l'Onil a procédé à la signature d'une convention spécifique avec les différentes laiteries du pays. Une convention qui vise, selon M.Barchiche, à définir les conditions et modalités pratiques d'exécution du dispositif d'accompagnement, à l'intensification et au développement de la production laitière nationale, à la collecte de lait et à son intégration dans l'industrie de transformation laitière. Au terme de cette convention, il est attendu des deux parties de déployer tous leurs efforts afin d'associer l'ensemble des acteurs de la filière lait (l'administration locale, la Chambre de l'Agriculture, le Comité interprofessionnel du Lait, les directions de la concurrence et des prix (DCP), les directions des services agricoles (DSA), et l'Inspection vétérinaire).