La dernière déclaration du ministre français des Affaires étrangères à propos des relations algéro-françaises n'est, pour ceux qui suivent le parcours de ce diplomate, pas étonnante. « C'est un Kouchner qui dit une chose et son contraire », s'accorde-t-on à dire. Il suffit de lire l'ouvrage du journaliste écrivain français, Pierre Péan, pour s'en rendre compte. Au fil des pages, le récit des épisodes saillants de la vie de Bernard Kouchner et de ses engagements dans l'humanitaire est émaillé d'anecdotes qui dressent un portrait peu flatteur du personnage. Nourri des mêmes idées que l'extrême-droite française, le chef de la diplomatie française est là pour soutenir l'invasion de l'Irak et ne lève pas le petit doigt quand les enfants palestiniens se faisaient massacrer à Ghaza. Il est le premier à avoir appelé à l'arrestation du président soudanais, Omar El Bachir, alors qu'ils sait que la crise du Darfour a été montée de toutes pièces par des cercles occultes pour diviser le Soudan. Ce même Kouchner se montre intransigeant envers l'Iran alors qu'il sait pertinemment que l'Iran développe l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Ces quelques bourdes, parmi tant d'autres, suffisent pour qualifier de «normale» la nouvelle sortie de Kouchner à l'égard des relations entre Alger et Paris. Une bourde de plus : il se déclare anticolonialiste mais reproche à la génération de l'indépendance d'être à l'origine de la situation actuelle des relations entre les deux pays. Propos qu'on ne peut juger que de provocateurs à l'égard de la génération de Novembre qui s'est sacrifiée pour la libération de la France des griffes des SS. Bernard Kouchner semble oublier les Algériens de cette génération qui ont donné de leur sang pour que la France d'aujourd'hui soit libre et indépendante. Le livre intitulé «Les soldats algériens dans la Seconde Guerre mondiale » parle, et ce n'est un secret pour personne d'ailleurs, des centaines de milliers d'Algériens morts pour la France, pendant que celle-ci brillait par l'absence de toute résistance face aux fascistes et nazis. Pour montrer une diplomatie qui avance à reculons, il insinue aujourd'hui que les politiques algériens sont les seuls sur lesquels on doit jeter le blâme de ce qui sont advenus les rapports entre les deux pays. Plus loin, se voulant visionnaire, il prévoit une amélioration des relations après le départ de la génération de l'indépendance en Algérie. Mais ce que le «french doctor» ne sait pas c'est que la génération post-indépendance porte comme un flambeau les idéaux de Novembre et ceux qui ont fait la Glorieuse Révolution de Novembre.