Les enquêteurs doivent commencer à interroger une dizaine de détenteurs de passeports du Royaume-Uni, résidents en Israël, selon cette source. Deux policiers britanniques sont en Israël pour interroger des détenteurs de passeports britanniques dont les identités ont été utilisées pour l'assassinat d'un cadre du Hamas à Dubaï, a-t-on appris auprès de l'ambassade à Tel-Aviv. «Deux policiers britanniques sont arrivés il y a quelques jours pour interroger des détenteurs de passeports britanniques sur l'usage de faux passeports» portant leur identité dans cette affaire, a indiqué le porte-parole de l'ambassade, Rafi Shamir. La police israélienne «a été avertie de leur venue», a-t-il ajouté, précisant que les enquêteurs appartiennent à un département chargé du «crime organisé», le Serious Organised Crime Agency (Soca). Les enquêteurs doivent commencer à interroger une dizaine de détenteurs de passeports du Royaume-Uni, résidents en Israël, selon cette source. A Londres, le Soca a confirmé que les agents britanniques devaient rencontrer six détenteurs de la double nationalité. «Nous avons prévu de parler aux six détenteurs de passeports authentiques qui sont résidents en Israël, ils sont considérés comme des témoins potentiels d'un crime», a précisé un porte-parole du Soca. «Ces rencontres auront lieu à l'ambassade britannique», a ajouté ce porte-parole, indiquant que les autorités israéliennes n'avaient «pas de problème» avec cette démarche. Mahmoud al-Mabhouh, considéré par Israël comme un maillon essentiel de la contrebande d'armes à destination de la bande de Ghaza contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a été retrouvé mort le 20 janvier dans un hôtel de Dubaï. La police de la ville-Emirat accuse un commando du Mossad, le service de renseignement israélien, d'avoir perpétré cet assassinat. Sur les 26 membres présumés du commando identifiés par la police, 12 sont porteurs de passeports britanniques. La police a précisé que tous les passeports étaient authentiques et que les suspects en ont fait une utilisation frauduleuse par usurpation d'identité. Selon la presse israélienne, qui laisse entendre que le meurtre a été commis par le Mossad, le commando aurait usurpé l'identité d'au moins sept Israéliens détenteurs de nationalités étrangères. Un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué mercredi que le ministère «s'efforce d'entrer en contact avec tous les individus» dont l'identité aurait été usurpée et «de leur offrir une assistance consulaire». Lundi dernier, le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, avait promis d'aller «jusqu'au fond des choses» dans l'enquête sur l'utilisation de passeports du Royaume-Uni et demandé la coopération d'Israël «au plus haut niveau». Les responsables israéliens affirment quant à eux que rien ne prouve l'implication de leur service secret dans l'assassinat. Le chef de la police de Dubaï a exhorté samedi le patron du Mossad, Méir Dagan, à reconnaître la responsabilité de son service dans le meurtre de Mabhouh. «Méir Dagan, le chef (du Mossad), se doit d'admettre son crime (...) ou d'apporter un démenti catégorique à l'implication de son service. Mais son attitude actuelle témoigne de sa peur. Qu'il s'assume, en homme», a déclaré le général Dhahi Khalfan dans le quotidien Emarat Al Youm, de Dubaï. «Ce qui est sûr jusqu'à présent, c'est que la plupart des meurtriers dont les noms ont été annoncés (...) se trouvent en Israël», a souligné le général Khalfan dans Al Khaleej, un autre quotidien émirati.