Ils sont nombreux à proposer leurs services : réparer une fuite d'eau, peindre un intérieur, arranger les manches de casseroles, de marmite ou le sifflet de la cocotte minute. Ils, ce sont ces hommes qui patientent sur les places publiques et les marchés avec leurs outils en attendant un client. Leur réputation se fait de bouche à oreille. Maâmar est de ceux-là. Originaire de l'Est, il s'est fait connaître comme maçon et menuisier. Retraité, Maâmar a rendu plusieurs services aux habitants du marché Nelson de Bab El-Oued. Son point de chute est le banc situé entre les deux parties du marché. Dans cet espace, ils sont deux à proposer leurs services aux clients. Le premier est un touche-à-tout. Diplômé en sérigraphie, Mohamed n'a pas trouvé un emploi stable. A 24 ans, il a rédigé plus d'une centaine de demandes d'emploi en tant qu'agent de sécurité. «La chance ne m'a pas souri», lâche-t-il. Ne perdant pas espoir, il s'est lancé dans les menus travaux dans les maisons. Remplacer une vitre ou le caoutchouc d'une cocotte minute, de petites «astuces» qui lui permettent de gagner suffisamment pour aider sa famille. Il lui arrive parfois de peindre tout un appartement pour 30 000 dinars, changer la faïence des toilettes ou refaire la canalisation de la salle de bain. Aujourd'hui, une habitante de Bab El-Oued l'a sollicité pour le rabotage de sa porte d'entrée. Mohamed a encaissé 300 dinars en plus «d'un verre de limonade en guise de pourboire». Maigre consolation pour lui. Car Mohamed pose le problème de l'absence de l'assurance sociale. «En cas d'accident je ne suis pas couvert», indique-t-il. Maâmar lui, a réparé à Bologhine une étagère de cuisine pour 400 DA. Le père de famille est venu le chercher, tôt le matin. Ce sont les clous des coudes qui ont lâché à cause du poids de la vaisselle. Maâmar a acheté des chevilles et a emprunté une chignole. Au marché Ahmed-Bouzrina, Djemaâ est très connu pour les multiples bricoles qu'il effectue dans les appartements. Hier, il était absent. Ses amis, les revendeurs de fruits et légumes confient qu'il est très sollicité. Son portable ne cesse de sonner. On fait appel à lui pour diverses tâches. Djemaâ peut se déplacer n'importe où pour ramener une quelconque marchandise.