Parade n De nombreux petits métiers font leur apparition, chaque année, tout au long du ramadan. Ils permettent aux familles de boucler ce mois sacré. Parmi les métiers les plus en vue, la réparation des ustensiles de cuisine. Certains artisans, armés d'un tournevis et d'une pince et n'ayant pour échoppe qu'une place à même le trottoir, s'ingénient à réparer les cocottes-minute. Ces derniers trouvent leur compte grâce à une clientèle venant de toutes parts faire réparer «en toute urgence» leur marmite. «Certaines cocottes-minute semblent n'avoir pas été utilisées depuis le ramadan précédent», assurent ces réparateurs certes occasionnels, mais certainement compétents, qui affirment, non sans une pointe d'espièglerie, que «l'être humain est capable de tout pour contenter son ventre et faire plaisir à son palais». Dans d'autres villes de la wilaya comme à M'sila, les réparateurs d'ustensiles en cuivre ou en étain parcourent les rues à la recherche de travail. Ce sont les grands plats, les théières et les cafetières ou encore les anses ou le bec de quelques accessoires qui font l'objet de soudure. D'autres artisans itinérants proposent aux ménagères de réparer leurs grands plats en bois, ou les tamis en tous genres. Des jeunes, habitués à vendre des fruits et légumes durant le mois de ramadan, proposent à la criée des plantes aromatiques indispensables sur la meïda du f'tour et nécessaires à la confection de certains mets ou boissons. D'autres encore vendent au détail des produits fermiers sur les accotements des routes, gardant une marge de la recette, le reste étant reversé au propriétaire du produit. Il y a également ces jeunes qui, durant toute l'année, entretiennent des clapiers et des poulaillers pour commercialiser durant le mois de ramadan leurs lapins et leurs volailles au meilleur prix. Dans la localité de Khemaiss , sur la RN 45 reliant M'sila à Bordj Bou-Arréridj, des vendeurs de grenades, à des prix alléchants, attirent des acheteurs qui viennent de plusieurs localités environnantes. Le mois de ramadan, cette année, coïncide avec la saison du zaârour, fruit sauvage de l'aubépine, baie ne dépassant pas la taille d'une cerise, que l'on cède à 10 DA le verre. D'aucuns pensent que ce sont certainement cette atmosphère tumultueuse, ces longues journées bigarrées où tout se vend et tout s'achète, ces senteurs de menthe, de romarin, de coriandre, de persil et autres bouquets de fraîcheur mélangés à l'élixir des épices des Hauts Plateaux qui font le charme de ces journées du ramadan à M'sila.