L'envoyé spécial du président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie au Niger, le colonel Ahmed Mohamed, a affirmé dimanche à Alger qu'il est à Alger pour demander l'appui de l'Algérie afin de «mener à bien» la période de transition au Niger. «Le président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie m'a chargé de voir le président Bouteflika pour lui demander tout l'appui pour que nous puissions mener à bien cette période de transition qui vient de s'ouvrir dans notre pays», a déclaré à la presse le colonel Ahmed Mohamed, ministre des Transports, du Tourisme et de l'Artisanat, à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene. Il a précisé que les évènements qu'a vécus dernièrement son pays, «obligent les nouveaux responsables d'aller rencontrer nos voisins pour leur expliquer la situation qui prévaut actuellement chez-nous». «Nous confirmons notre disponibilité à continuer à travailler ensemble au renforcement de nos relations», a déclaré le colonel Ahmed Mohamed, également membre du Conseil supérieur pour la restauration de la démocratie. Il a ajouté que son pays a un nombre de dossiers communs avec l'Algérie, notamment en ce qui concerne le Sahel, où existent des problèmes que les Etats de la région doivent gérer ensemble. «Aucun de nos Etats ne peut gérer (ces problèmes) tout seul. Nous devons déployer nos efforts», a-t-il insisté. Par ailleurs, le colonel Ahmed Mohamed a rappelé les liens «solides» entre l'Algérie et le Niger, aussi bien sur le plan géographique, culturel et historique. A noter que l'envoyé spécial a été reçu à son arrivée dimanche à l'aéroport par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. L'Algérie avait condamné «fermement» le coup d'Etat, intervenu le 18 février au Niger, et rappelé son «attachement au principe cardinal de l'Union africaine (UA) sur le rejet des changements anticonstitutionnels de gouvernement». «L'Algérie appelle à un retour rapide à l'ordre constitutionnel et à une sortie de crise qui privilégie les moyens d'actions politiques et pacifiques et qui s'inscrit dans une perspective démocratique dans laquelle l'Afrique toute entière s'est engagée», avait souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans une déclaration. M. Messahel s'était rendu le 16 février dernier à Niamey où il a été reçu par le président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), M. Salou Djibo, en présence de membres du conseil. Ce déplacement entrait dans le cadre d'une mission d'information à la suite des évènements qu'avait connus le Niger. La rencontre avait également permis au ministre de «s'informer des évolutions en cours et des perspectives qui se dessinent en relation avec le processus qui devra conduire au retour à l'ordre constitutionnel au Niger».