Les supporters du CSC comme ceux du MOC semblent complètement ignorer le derby de vendredi opposant les deux clubs phares de la ville. Ces supporters qui nous ont pourtant habitué à une merveilleuse ambiance à chaque veille de derby, cette année le match entre les frères ennemis ne sera pas d'actualité. Déjà le match aller s'est soldée par un nul (1-1), il n'y avait pas grande foule, l'ambiance et le spectacle n'étaient pas au rendez-vous. Mais on s'attend ce vendredi à voir pire, avec des gradins vides et ce serait une première dans l'histoire du football constantinois. Cette malheureuse situation s'explique en grande partie à cause des mauvais résultats enregistrés par les deux clubs depuis le début de saison, un CSC qui occupe la 7e place à 7 points du leader, et un MOC qui est là a traîne et à la 12e place. Il faut dire aussi que le public constantinois comme partout ailleurs, n'a d'yeux que pour l'équipe nationale. Quant à l'enjeu de ce derby, il n'y aura pas tellement sauf pour le CSC qui aura sans doute sa dernière chance pour espérer remonter dans le top 5. Concernant l'ambiance dans la rue, rares sont les personnes qui en parlent, et tous nous ont fait savoir qu'il y aura bel et bien un match, mais pas un derby. Pour Ami Mohamed, un mordu des Vert et Noir, ce vendredi sera un jour de prière et pas plus, il ne se rendra pas au stade, lui qui d'habitude ne rate aucun derby : «Je suis allé au stade une seule fois cette saison, le niveau était médiocre et les gradins étaient vides, c'était triste. C'est la première fois de ma vie que je vois ça, mais je dirai que c'est normal vu que les deux clubs ont dès le début de saison démontré qu'ils ne possédaient pas de groupes capables de jouer les premiers rôles». Un jeune, lui aussi fan du CSC, nous explique son point de vue et son boycott du match : «L'année dernière on s'est vraiment donné à fond pour le club, on y croyait et à la fin l'ex-président s'est moqué de nous. Cette année c'est pire, l'actuelle direction n'est même pas capable d'assurer le salaire des joueurs, ils tiennent en otage notre club et c'est pour cette raison que personne ne se rendra au stade». Malgré les moyens mis à leur disposition par les autorités locales, notamment avec l'inauguration prochaine d‘un centre sportif et d'hébergement pour le CSC, la gestion des deux clubs est catastrophique : manque de régularité et de transparence, grèves des joueurs, instabilité des staffs techniques. Bref, une situation qui n'est pas digne de deux clubs à l'image du CSC et du MOC.