Photo : Lylia M. L'Algérie compte deux millions de personnes aux besoins spécifiques y compris les personnes atteintes d'une maladie chronique invalidante. C'est ce qu'a annoncé M. Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale à l'occasion d'une rencontre tenue hier au centre de presse d'El Moudjahid. Selon le ministre, de grandes avancées ont été réalisées ces dernières années. « Une grande différence existe entre les handicapés des années 90 et ceux de 2010 en matière de prise en charge», a-t-il constaté. En effet, en 1962, l'Algérie comptait 8 structures spécialisées contre 297 centres actuellement gérés par la tutelle alors que 129 autres sont gérés par des associations. Un budget de 20 milliards de centimes est réservé annuellement en faveur des associations porteuses de projets. « Elles sont subventionnées sur le budget de l'Etat », a précisé M. Ould Abbès. Seule contrainte, a indiqué le conférencier, l'occupation des centres n'est pas à 100%. Les raisons ? Certaines structures ont été construites dans des régions où le handicap n'est pas répandu. Le ministre n'a pas manqué de se féliciter sur les résultats positifs enregistrés par son secteur en matière d'enseignement et de formation des personnes handicapées. « Nous sommes le premier pays arabe à avoir introduit le braille par l'édition de 70 000 livres en 2010, la mise en place d'une bibliothèque sonore et l'introduction de l'outil Internet pour la formation des non voyants », a-t-il rappelé. Et d'ajouter : « prochainement nous assisterons à l'édition de manuels spécialisés dans le langage des signes ». Dans ce contexte, le département de M. Djamel Ould Abbès a procédé dernièrement à la formation de 250 greffiers à l'échelle nationale sur le langage des signes. LE TRANSPORT ASSURÉ PAR LA TUTELLE Présents à cette rencontre, plusieurs handicapés ont interpellé le ministre sur le problème de transport. Sur ce volet, M. Ould Abbès leur a certifié que son département a signé un accord avec 29 entreprises pour assurer la charge du transport des personnes aux besoins spécifiques. Pour cela, 11 milliards de centimes ont été dégagés par le ministère. L'AMÉNAGEMENT DES ACCÈS «OBLIGATOIRE» Au sujet de l'accès aux structures publiques, le ministre a averti que l'aménagement d'espace facilitant le passage des handicapés est désormais obligatoire. «Les administrations devront se soumettre au plan incliné», précise-t-il. 1 À 3% DE HANDICAPÉS DOIVENT ÊTRE EMPLOYÉS Au sujet de l'intégration de 1% des personnes handicapées dans le monde du travail, le ministre a averti que toute administration qui refusera d'employer un pourcentage de cette catégorie se verra infliger une sanction. « Le pourcentage en question sera revu à la hausse. L'amendement sera présenté prochainement à l'APN pour employer 2 à 3% de personnes handicapées par administration », a-t-il ajouté. Pour les handicapés âgés de 18 ans et qui ont bénéficié d'une formation au niveau d'un centre spécialisé, ils seront pris en charge dans le cadre de la convention signée entre la Solidarité nationale et le département de la Formation et de l'Enseignement professionnels. En outre, « toute famille ayant à charge deux à trois handicapés, devra se présenter au siège du ministère pour sa prise en charge », s'est engagé solennellement le ministre. Le ministre a annoncé que le retard accusé dans la perception de la pension de 4000 par mois ne sera plus de l'ordre de six mois. Les handicapés pourront retirer leur pension tous les deux mois. 121 000 FAUX BÉNÉFICIAIRES Dans le cadre de la lutte contre les faux bénéficiaires, le ministère de la Solidarité nationale a lancé une campagne d'assainissement des listes à l'échelle nationale. Sur un échantillon de 720 000 personnes âgées et des 190 000 pensionnaires handicapés, 121 000 faux bénéficiaires ont été débusqués. « Nous avons ainsi pu économiser 5 milliards de dinars dans cette opération », a affirmé M. Ould Abbès. 39 000 AUTISTES EN ALGÉRIE Concernant les autistes, le ministre a annoncé qu'ils sont au nombre de 39 000 en Algérie. Trois centres spécialisés pour la prise en charge de cette catégorie sont en cours de construction à Annaba, Baraki et Tizi Ouzou. Le projet sera réalisé avec une collaboration canadienne. • Encourager les produits fabriqués par les handicapés Une convention entre l'association des personnes handicapées de l'APC de la Casbah et l'association locale de l'APC de Guelma a été signée hier en marge de la rencontre tenue à El Moudjahid. Chapeautée par l'Union nationale des handicapés algériens, cette convention porte sur l'échange et la commercialisation à Alger des produits fabriqués par les handicapés. Pour ce faire, le P/APC de la Casbah s'est engagé à réserver des étals au marché communal pour lutter contre la discrimination et surtout encourager cette frange de la société à donner le meilleur d'elle-même.