En enfilant son bleu de travail le matin d'un certain 7 octobre 2008, Nassim Berkani, âgé de 28 ans, ne savait pas que sa vie allait brusquement changer. Tout s'était passé en quelques secondes. Une marche d'escalier ratée puis une chute fatale s'ensuivit. Au bout du drame, Nassim, qui jadis débordant de vie, se réveilla sur un lit d'hôpital souffrant à en mourir, car il a perdu l'usage de ses jambes. Il est devenu paraplégique. Il garde néanmoins l'espoir d'être pris en charge. Son sourire cache mal sa détresse. « Ce n'est qu'une année après ma chute que j'ai su que je suis paraplégique. Je nourris l'idée de marcher de nouveau un jour. Car, en retrouvant l'usage de mes jambes je mettrais fin aux souffrances de mes parents. Mais, la vérité est amère et le bout du tunnel n'est pas visible pour moi à l'horizon», confie Nassim. Nous avons tapé à toutes les portes pour qu'il soit pris en charge, mais toutes nos sollicitations sont restées lettre morte. Alors, deux fois par semaine nous l'amenons chez un kinésithérapeute privé à Tipasa. À chacun de ses déplacements c'est le véritable calvaire. Et pour cause, nous habitons un appartement au quatrième étage d'un bâtiment. Pour l'aider à descendre de l'appartement jusqu'au rez-de-chaussée on fait appel à ses amis. Mais même à quatre ils arrivent difficilement à le soutenir, compte tenu de l'étroitesse de nos cages d'escaliers» dira sa mère. «Je me sens comme prisonnier dans notre maison. Il m'arrive souvent d'y rester cloîtré pendant des jours. Non pas parce que je le veux, mais je ne peux pas sortir si on ne m'aide pas » lâche désespérément Nassim. «On ne peut pas obliger indéfiniment ni abuser de la gentillesse de ses amis et voisins que je remercie pour leur aide inestimable pour mon fils. Il faut se rendre à l'évidence qu'à la longue, et je les comprend, ils leur arrivent de jeter l'éponge » explique sa mère. Le handicap n'est pas le seul problème de santé dont souffre Nassim. En effet, sa vessie est infectée et il doit se faire soigner. Et ce n'est pas évident ! « Depuis son opération il utilise une sonde pour uriner. Seulement ces derniers temps sa vessie a été infectée par des microbes, diagnostic qu'a confirmé un urologue. Il souffre énormément de ce problème, et jusqu'à maintenant il attend qu'il soit pris en charge» atteste Wahab l'un de ses amis d'enfance. Face au manque de commodités à même de lui faciliter son quotidien, Nassim souhaite une chose : «Je rêve de vivre un semblant de vie normale. Je rêve aussi de sortir dehors pour respirer l'air libre seul, sans me sentir comme un fardeau pour les autres. Ce que je souhaite, c'est d'avoir un appartement au rez-de-chaussée. Ainsi, je reprendrai la vie, et surtout à ce moment là je me consacrerais davantage à mes soins» confie Nassim. A bon entendeur...