L'Algérie célèbre officiellement, aujourd'hui, le 47e anniversaire de l'indépendance.La signature des accords d'Evian, en mars 1962, ayant conduit au cessez-le feu, a ouvert la voie à un référendum d'autodétermination ayant débouché sur la proclamation de l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962. En effet, après plusieurs mois d'âpres négociations entre les dirigeants du FLN et les représentants du gouvernement français, les pourparlers s'achèvent à Evian, le 18 mars 1962. Il y avait du côté algérien Krim Belkacem, et Louis Joxe, ministre du gouvernement du général de Gaulle, du côté français. Dans l'après-midi du 18 mars 1962, les deux délégations procèdent à la signature des accords d'Evian. Le soir même, à Paris, le général de Gaulle annonce la fin des opérations militaires ainsi que l'entrée en vigueur d'un cessez- le-feu sur tout le territoire algérien à compter du lendemain à midi. Du côté algérien, le président du GPRA, Benyoucef Benkhedda, proclame la "grande victoire du peuple algérien". Très vite, un exécutif provisoire est mis en place, en avril 1962, à Rocher Noir, l'actuelle Boumerdès. Les combattants de l'ALN quittent les maquis pour rejoindre leurs familles. Le 1er juillet 1962, un référendum d'autodétermination est organisé en Algérie. Les Algériens se rendent aux urnes. Et à la question : "Voulez-vous que l'Algérie devienne un Etat indépendant, coopérant avec la France dans les conditions définies par les déclarations du 19 mars 1962 ?", les votants répondent favorablement avec un taux de 99,7 %. Le référendum prévu par les accords d'Evian donne le résultat suivant : 5 990 000 Algériens se prononcent pour le Oui et 16 400, des Français en majorité, pour le Non. Le 3 juillet, le général de Gaulle reconnaît solennellement l'indépendance de l'Algérie. De Tunis, où ils ont trouvé refuge, les ministres du GPRA débarquent à l'aéroport de Maison-Blanche, aujourd'hui Houari-Boumediene, le 5 juillet. Escorté par des motards, le cortège traverse la ville pour rejoindre le centre de la capitale. Tout au long d'un parcours de 20 kilomètres, une foule immense agite les drapeaux vert et blanc estampillés du croissant et de l'étoile et l'acclame. Le bilan humain de huit ans de guerre fait ressortir que, entre 1954 et 1962, 1,5 million d'Algériens furent tués sur une population totale de 10 millions, 8 000 villages ont été détruits, un million d'hectares de forêt incendiés et 2,1 millions de déportés dans des camps de regroupement. Unité et lutte Le 5 juillet 1962, les profondes aspirations du peuple algérien à l'unité auront franchi un pas décisif dans la voie tracée par la proclamation du 1er Novembre 1954. " Unité et lutte ", c'est la devise de la Guerre de libération nationale. Quelles que soient les différences existantes, le peuple algérien a été un tout, un ensemble pour atteindre cet objectif d'indépendance. Durant plus d'un siècle de domination coloniale, l'unité a été comprise par l'ensemble des Algériens dans un sens dynamique, dans un mouvement. Cette unité faite autour de l'ALN et du FLN a privé l'ennemi de la possibilité d'exploiter les contradictions qui pouvaient y avoir entre les Algériens afin d'affaiblir la force qu'ils devaient opposer à la sienne. Ce quarante-septième anniversaire intervient, en effet, dans une conjoncture marquée par des changements qualitatifs et quantitatifs importants. Ces changements, s'ils sont le produit d'une nécessité historique, n'en demeurent pas moins le reflet d'une continuité et d'une fidélité et une nécessité historique. Comme aboutissement du message de novembre 1954, le 5 juillet 1962 fait la symbiose de deux faits historiques marquants : la consécration de l'Armée de libération nationale (ALN) comme une véritable force et un interlocuteur militaire du peuple algérien face à l'autre partie. La mobilisation du peuple a abouti à déjouer les complots de l'OAS et les tentatives de récupération. L'indépendance de l'Algérie a mis un terme à toutes les convoitises d'où qu'elles viennent. Pendant ces quarante-sept ans de totale souveraineté, de lutte et de vie, la plus grande réalisation des dirigeants algériens est d'avoir pu maintenir le pays debout, engagé dans les tâches de construction nationale, et particulièrement d'avoir réussi à maîtriser tout l'environnement et à limiter les conséquences d'une longue colonisation, car on se référant au passé, il est constaté que les séquelles du colonialisme sont restées le plus grand fléau qui a frappé l'Algérie. Le 20 août 2006, à l'occasion du cinquième anniversaire du Congrès de la Soummam, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reconnu dans un message que " notre Guerre de libération nationale a été menée par des hommes et des femmes que l'élan libérateur portait le plus souvent à un haut niveau d'évaluation morale, mais elle comporte des zones d'ombre à l'instar de tous les processus de transformation violente et rapide des sociétés humaines ". Cette indépendance conquise par le sang des meilleurs enfants du pays, arrachée par la volonté inébranlable d'un peuple qui ne pourra jamais être vaincu, a été une précieuse étape sur la voie de la rénovation de l'Algérie. Aujourd'hui, l'Algérie s'affirme comme un Etat de droit d'autant plus fortement affirmé que le principe des réformes politiques engagées réside dans la restauration de la souveraineté du peuple et coïncide avec les aspirations du peuple du reste définies par le programme présidentiel, à savoir particulièrement la démocratie, le pouvoir populaire et l'économie au service du peuple, le tout enveloppé dans un processus d'édification d'une société équilibrée entre la continuité de ses valeurs et la succession des générations. Aujourd'hui, 5 Juillet 2009, pour bien comprendre les changements intervenus en Algérie depuis 1962, il faut avoir à l'esprit les objectifs fondamentaux poursuivis par l'Etat algérien pour rattraper les retards causés par une très longue colonisation du pays, à savoir le développement et l'unité du peuple algérien pour la paix et la justice. 47 ans après le recouvrement de sa souveraineté, l'Algérie est un pays fier de son développement et de ses réalisations. Le pays est entré dans une nouvelle phase de reconstruction et de restructuration. L'image du pays est restaurée. La voix de l'Algérie est bien écoutée partout à travers le monde, étant devenu un pays au statut d'interlocuteur incontournable. Si beaucoup reste à faire, force est de constater que la société algérienne est bien consciente du chemin qui reste à faire. Aussi, l'Histoire est à mesurer à comprendre, notamment par les jeunes qui doivent assimiler toute la mesure du passé de leurs aînés, mesurer la perspective historique dans laquelle ils se trouvent en tant qu'individus, société et pays, afin de garantir la continuité des valeurs fondamentales dans toute la société. Adnane Cherih