«Le Maroc tente de tourner le dos aux décisions internationales, aux résolutions du Conseil de sécurité et au droit du peuple sahraoui à l'autorité nationale» mais «cela ne change rien à la nature du combat et du conflit», déclare en marge de la visite à Alger d'une délégation de militants sahraouis des droits de l'Homme dans les territoires occupés, l'ambassadeur de la RASD en Algérie. Précisions du diplomate aux propos tenus jeudi dernier par le Roi Mohamed VI à M. Christopher Ross, l'envoyé spécial de M. Ban Ki-moon : «Le Sahara Occidental est devant un processus de décolonisation dont l'entière responsabilité incombe à l'Organisation des Nations unies» qui doit «appliquer ses décisions et ses sanctions économiques sur le Maroc pour permettre au peuple sahraoui de pratiquer son droit à l'autodétermination qui sera couronné sans équivoque par l'indépendance». Ces précisions faites, l'ambassadeur a poursuivi la tournée des 12 militants sahraouis (8 femmes et 4 hommes) accompagnés de Mme Winnie Mandela, l'ex-épouse de M. Nelson Mandela et d'une délégation de femmes politiques et parlementaires de l'Amérique latine (Venezuela, Mexique, Cuba et Colombie) présidée par Mme Ida Dotti, de l'Institut national de la femme, des droits de l'homme et de la liberté. Première escale, le siège de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH). Les «hôtes» de la mecque des révolutionnaires ont été reçus ensuite à l'APC d'Alger centre et au Parlement (Assemblée populaire nationale et Conseil de la nation). Partout ce fut le même accueil, les mêmes émotions. Mme Mandela s'est dite «très honorée de se retrouver en Algérie et parmi les militants sahraouis» dont le défenseur des droits de l'homme Sidi Mohamed Dadach, qui a reçu de la part de M. Zitouni, le président de l'APC d'Alger centre, une attestation de citoyen d'Honneur. « On doit à l'Algérie, qui a soutenu et appris aux Sud- Africains à lutter contre le racisme, notre victoire dans notre lutte contre le régime d'apartheid en Afrique du Sud, et cela nous rend responsables vis- à-vis de la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance», dit-elle estimant que «le peuple sahraoui dont la lutte dure depuis quarante ans connaîtra, également, et bientôt, la victoire et l'indépendance». «Nous userons de tous les moyens et toutes les pressions pour libérer la dernière colonie en Afrique», conclut-elle. Dans son allocution, l'ancien détenu politique dans les prisons marocaines où il passé 24 ans avant d'être libéré en 2001 et lauréat du prix Thorolf Rafto 2002, a exprimé sa reconnaissance au soutien de l'Algérie à la cause sahraouie. Il a appelé la communauté internationale à «faire pression sur Rabat pour permettre aux six activistes sahraouis détenus dans la prison de Salé et qui font une grève de la faim depuis jeudi, de bénéficier d'un procès équitable». Selon lui, sa présence en Algérie a un objectif « mettre fin à l'embargo contre le peuple sahraoui et soutenir la femme sahraouie dans sa lutte quotidienne pour l'autodétermination de son peuple». Mme Dotti prône un soutien même financier à la cause sahraouie. S'exprimant au nom de tous ses confrères latino-américains, elle a rappelé que «tout peuple a le droit d'être libre». Les femmes politiques et parlementaires de France, Grande-Bretagne, Espagne, Afrique du Sud et de pays latino-américains participeront à une conférence internationale de solidarité avec la résistance des femmes sahraouies qui aura lieu aujourd'hui à l'Aurassi. Elles prendront part demain à un colloque international organisé par l'Union nationale des femmes sahraouies dans les camps de réfugiés sahraouis.