Le maire d'Alger-centre, M. Zitouni, a attribué, hier, le titre de “citoyen d'honneur” de cette ville à Mohamed Daddache. Il a, en outre, décoré la militante sud-africaine Winnie Mandela, pour son combat anti-Apartheid. C'est aujourd'hui que s'ouvrira, à l'hôtel El-Aurassi (Alger), la conférence internationale des femmes solidaires avec la résistance populaire des femmes du Sahara occidental pour l'indépendance. Cette rencontre se poursuivra le lendemain, cette fois dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf, au sud-ouest du pays. Plusieurs délégations de femmes, de divers horizons (parlementaires, politiques, diplomates, militantes des droits humains, personnalités du monde de culture et de l'art...) et venues de tous les continents, sont arrivées dans la capitale algérienne, pour participer aux travaux du colloque. La République sahraouie (Rasd) sera représentée par une importante délégation de l'Organisation nationale des femmes (UNFS), élargie à une douzaine d'activistes des droits de l'homme des territoires sahraouis sous occupation marocaine, dont huit militantes. Dans la journée d'hier, la délégation des défenseurs des droits de l'homme des territoires occupés, composée notamment de Mohamed Daddache, condamné à mort et incarcéré pendant 25 ans dans les prisons marocaines, Mahjoub Laoulad Chikh, enlevé et torturé en 1981, à l'âge de 14 ans, Soukeïna Jedahlou, familière de la torture sous toutes ses formes et Soultana Khaya, l'étudiante dépossédée de son œil gauche, a rencontré Farouk Ksentini, le président de la Commission consultative de protection et de promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), ainsi que les élus de l'APC d'Alger-Centre, les députés et les sénateurs. L'objectif assigné à ces rencontres-échanges est de témoigner de la situation des activistes sahraouis, qui font l'objet d'arrestations, d'emprisonnements ou de séquestrations, de harcèlements et d'humiliations de tous genres de la part du colonisateur marocain. Sans oublier l'absence de liberté de mouvement, de manifestation et d'expression. Une situation qui, selon les concernés, inclut également le cas des 6 militants sahraouis arrêtés le 8 octobre 2009, à la suite de la visite chez leurs proches, dans les camps des réfugiés. Concernant ces 6 Sahraouis, Mohamed Daddache a précisé qu'ils ont entamé une grève de la faim, depuis jeudi dernier, pour revendiquer “l'amélioration de leurs conditions de détention, la visite de leurs familles et la présence d'observateurs internationaux, lors de leur procès”, en notant plus loin qu'ils seront traduits probablement devant “un tribunal militaire, alors qu'ils ont rendu visite à leurs familles”. Par ailleurs, l'APC d'Alger-Centre, présidée par M. Zitouni, a attribué, hier, le titre de “citoyen d'honneur” de cette ville à Mohamed Daddache. Il a, en outre, décoré la militante sud-africaine Winnie Mandela, pour son combat anti-apartheid. Il faut souligner à ce propos qu'Alger-Centre est l'une des communes connues pour son soutien indéfectible au peuple sahraoui. Certains élus de l'APC sont même membres actifs du Comité national algérien de solidarité au peuple sahraoui (CNASPS), en particulier le maire. En marge de la rencontre dans cette APC, le président de l'Association des familles des prisonniers et détenus sahraouis (Afapredesa), Omar Lahcen Abdeslam, a indiqué que son organisation appelle les gouvernements qui soutiennent la cause sahraouie, ainsi les pays européens, notamment la France et l'Espagne “pour leur responsabilité historique dans ce qui s'y passe”, de se prononcer sur la question des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. Cette requête est dictée, selon lui, par “l'intransigeance” du Maroc. De son côté, l'ambassadeur de la Rasd en Algérie, Brahim Ghali, a commenté les propos tenus récemment par le roi marocain, lors de sa rencontre avec l'émissaire onusien, Christopher Ross. Des déclarations dans lesquelles Mohammed VI a “définitivement écarté” toute idée de référendum dans les territoires du Sahara occidental pouvant comporter des options multiples : autonomie, indépendance ou intégration. De l'avis du diplomate, le souverain n'apporte pas de “nouvelle politique”. “Nous sommes toujours dans la politique de fuite en avant et le Maroc continue ainsi de tourner le dos aux résolutions du Conseil de sécurité et au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination”, a-t-il déclaré. Ce dernier a également signalé que “les déclarations du roi ne changent rien dans la nature du conflit”, rappelant à juste titre que “nous sommes face à un problème de décolonisation, où la responsabilité de l'ONU est entière”. “Aux Nations unies d'appliquer leurs résolutions et d'exercer des sanctions, y compris économiques, contre le Maroc, pour faire respecter la légalité internationale”, a-t-il soutenu, en faisant observer que le référendum d'autodétermination consacrera “le choix d'indépendance”.