Al Maliki,Iyad Allawi. Nouri al-Maliki, le Premier ministre sortant, réclame un nouveau décompte des bulletins de vote des législatives du 7 mars dernier. Le toujours «chef des forces armées» et responsable de «la politique du pays» demande à la haute commission électorale de réaliser «immédiatement» un nouveau décompte des voix manuellement et ce, explique-t-il dans un communiqué, pour «préserver la stabilité politique, empêcher une dégradation de la situation sécuritaire et un retour à la violence. «Il y a des signes de manipulations dans le dépouillement qui ont provoqué des inquiétudes et un mécontentement de la part de l'opinion publique. Le processus se déroulait bien jusqu'à ce que le niveau de 60% de dépouillements des bulletins soit dépassé. Les chiffres ont augmenté de façon illogique et cela a poussé de nombreux blocs à demander au Premier ministre et au président de la République Jalal Talabani des décomptes manuels», affirme Ali Al-Moussaoui un de ses conseillers. Iyad Allawi, son rival laïc qui le devance-le bloc irakien d'Allawi a recueilli 2.543.632 votes et Al Maliki et ses candidats de l'Alliance de l'Etat de droit n'ont eu que 2.535.704 voix après le dépouillement de 93% des bulletins-met déjà le cap sur la formation du prochain gouvernement. Il promet de « purger les forces armées et les services secrets des éléments sectaires» et de refuser toute alliance avec son rival si celui-ci ne change pas ses vues. Selon les partisans d'Iyad Allawi, Al Maliki exerce des «menaces et des pressions » sur la commission électorale pour influer sur les résultats et, ajoutent-ils, «le fait de mentionner qu'il est le chef du gouvernement et des forces armées est une menace de coup d'Etat contre le processus démocratique ». Faraj Al Haïdari, le président de la commission électorale, refuse d'obtempérer. «Nous avons fourni à toutes les entités politiques des CD avec les résultats des dépouillements dans les centres électoraux, après des vérifications en profondeur de notre part. S'ils pensent qu'il y a une erreur, qu'ils nous avisent pour recompter dans ce centre précis mais pas dans tout l'Irak», dit-il avant de rappeler qu'un nouveau décompte prendrait «trop de temps». Comme au vu des résultats actuels, aucun parti ne pourra prétendre gouverner seul, il y a à craindre une lutte prolongée pour le pouvoir entre les deux rivaux qui pourrait compromettre la stabilité du pays.