Sidi Ould Cheikh Abdallahi a proposé d'organiser un référendum sur ces relations diplomatiques. La Mauritanie, le troisième pays arabe après l'Egypte et la Jordanie, à entretenir des relations diplomatiques avec Israël au rang d'ambassadeur, lève le doute. «Que tout le monde le sache ici, la Mauritanie a rompu ses relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël de façon complète et définitive», déclare Naha Mint Hamdi Ould Mouknass dans un meeting de soutien à la politique du président Mohamed Ould Abdel Aziz à Nouakchott. Sur sa lancée, la ministre des Affaires étrangères du pays aux Mille poètes, invite l'opposition «à cesser de faire de la surenchère» et considérer cette question «définitivement réglée». Depuis la présidentielle de juillet dernier, le chef de la coordination de l'opposition démocratique et président de l'Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, accuse régulièrement le pouvoir d'avoir «maintenu les relations diplomatiques avec l'ennemi sioniste tout en affirmant, de façon démagogique, qu'il les avait rompues». Dernière accusation en date, celle de jeudi dernier. Tout en exprimant une «vive solidarité» avec le peuple de Palestine, au cours d'une conférence de presse, le haut responsable a exprimé des « doutes » quant à la réalité de la rupture de ces relations diplomatiques. Il estime qu'il y a eu «une proclamation de principe dans le cadre d'une propagande populiste et destinée à la consommation médiatique». La Mauritanie a suspendu, le 16 janvier 2009, ses relations diplomatiques avec Israël, pour protester contre l'offensive israélienne alors en cours dans la bande de Ghaza (qui a fait plus de 1.400 morts parmi les Palestiniens). L'ambassade d'Israël à Nouakchott avait ensuite été fermée et son personnel rapatrié. Ces relations établies au plus haut niveau en 1999 sous le régime du président Maaouiya Ould Taya, renversé en 2005 par un coup d'Etat militaire, étaient fortement décriées dans l'opinion nationale favorable à la cause des Palestiniens dans la crise qui oppose Israël et la Palestine. Sidi Ould Cheikh Abdallahi, le président élu démocratiquement en mars 2007 a même proposé d'organiser un référendum sur le maintien ou non de ces relations diplomatiques.