Les vocables intégration nationale ne sont pas que des mots creux. C'est au contraire un concept qui situe bien les enjeux du développement industriel en Algérie, en pointant le processus par lequel ce développement pourrait advenir. Par intégration nationale, il est donc entendu toutes les possibilités qui devraient permettre à terme de faire et de faire faire en Algérie, ce qui est actuellement fait à l'étranger et qui coûte à l'Algérie, en importation, des milliards de dollars chaque année, à telle enseigne que l'élargissement horizontal de certaines activités industrielles dans le pays, s'il s'avérait prometteur et porteur de croissance économique et de création d'emplois, n'en élargirait pas moins l'éventail et la quantité des produits qui doivent être importés. Les perspectives qui s'ouvrent dans le domaine de l'intégration nationale dans le secteur de l'industrie, regardent en fait toutes les possibilités d'identification des entreprises en mesure de s'intégrer dans le plan de production des grandes industries algériennes pour en être les fournisseurs attitrés concernant un ou plusieurs composant, et les possibilités de création d'entreprises nouvelles en mesure de remplir les conditions des cahiers des charges des grandes entreprises industrielles. La différence entre cette démarche et la structuration antérieure de l'industrie algérienne du temps de la gestion socialiste, réside dans l'approche qui, par l'esprit, pose les questions de la viabilité économique et de la compétitivité comme les conditions sine qua non de la formulation de tout projet d'intégration. Autrement dit, il n'est pas question de produire localement ce qui pourrait être produit à moindre coût et de meilleure qualité à l'étranger. Sauf que la comparaison entre les deux démarches de production et d'importation, ne portent pas sur les seuls critères de viabilité économique de l'entité industrielle ou du produit, mais bien sur l'apport socio-économique global du projet d'intégration, sachant qu'au final, il est question d'évaluer l'impact global, dont celui de la création d'emplois et de manque à gagner financier en matière de cessation d'importation. Bien entendu, le projet d'intégration, par filières, a un très précieux apport pour l'industrie. Réussi et maîtrisant l'atout de qualité, il n'en rendrait l'activité industrielle que plus performante, apte à se maintenir face à la concurrence et à formuler des ambitions plus poussées que celle, actuelle, de l'intégration de certaines activités. Il faut dire enfin que le projet d'intégration industrielle dépasse, par sa portée, la sphère de l'industrie, puisqu'il induit, par la dynamique qu'il est supposé produire, une propulsion des petites et moyennes entreprises sur la scène économique et, donc, un effet tout aussi important de création d'emplois nouveaux et de structuration, par la PME-PMI, d'une économie qui n'a jusqu'à alors connu que des entreprises géantes, dont certaines continuent, au jour d'aujourd'hui, de soigner, à leur corps défendant, leurs pieds d'argiles.