Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi La stratégie industrielle commence à se concrétiser. Ayant essuyé de nombreuses critiques de part et d'autre, notamment du Premier ministre, des dispositions entrant dans le cadre de cette stratégie commencent être appliquées. La troisième étape de cette politique est le déploiement spatial du développement industriel. En d'autres termes, l'intérêt est accordé aujourd'hui à la décentralisation de l'activité industrielle. Et ce, à travers la création des pôles industriels spécialisés comme c'est le cas à Bordj Bou Arréridj. Cependant, au préalable, il y a lieu de passer par la réhabilitation des zones industrielles qui existent déjà. Dans ce cadre, plusieurs opérations ont déjà été assurées. Il est à rappeler dans ce cadre que le programme spécial lancé en 2006 concerne particulièrement les wilayas des Hauts Plateaux et du Sud. Ce programme contient notamment le projet d'aménagement d'une zone industrielle, intégré sur le site de Bellara dans la wilaya de Jijel et touche dix zones industrielles ou d'activité en Algérie, à savoir Aïn M'lila, El Kseur, Biskra, Touggourt, Dar El Beida (Alger), Ben Boulaïd (Blida), Es Sénia, Sidi Bel Abbès, Sig et Remchi. L'enveloppe consacrée à cette opération est de 8,4 milliards de dinars. Les wilayas du Sud, elles aussi, ont bénéficié d'une dotation budgétaire globale de 2,27 milliards de dinars, dont 2,07 milliards consacrés au programme des zones industrielles et des zones d'activité. Ce programme a touché l'ensemble des wilayas du Sud qui, dans leur quasi-totalité, bénéficient pour la première fois d'une telle opération. Il s'agit des zones de Bounoura (Ghardaïa), El Oued, Béchar, Tamanrasset, Tindouf, Sidi Okba (Biskra), Laghouat, Sidi Khouiled (Ouargla), Adrar et Illizi. Aujourd'hui, la réhabilitation des zones industrielles suit son cours. Et les somme dégagées à cet effet sont colossales. Certes, l'investisseur a besoin d'un environnement favorable pour réaliser son projet et ensuite produire sans aucune contrainte. Toutefois, une planification rigoureuse est le seul facteur qui pourrait contribuer à la bonne marche de l'activité de production. Le gouvernement, qui a décidé de réaliser des zones industrielles intégrées, a voulu sans doute offrir leur chances à tous les secteurs d'activité industrielle comme c'est le cas à Bordj Bou Arreridj où un pôle technologique est en train de se développer et de créer de la valeur ajoutée. Donc, la tâche qui incombe maintenant aux pouvoirs publics c'est d'offrir un environnement adéquat et favorable aux investisseurs et même regrouper les unités industrielles selon leur spécialisation, de manière à encourager les producteurs à communiquer entre eux et échanger les expériences. Enfin, il y a lieu de s'interroger si l'option de confier la gestion des zones industrielles au privé est toujours de mise. M. Temmar l'a sous-entendu récemment en estimant que son département a «reçu des demandes venant des quatre coins de l'Algérie concernant la gestion de ces zones» et le ministère est en train d'étudier la possibilité de les confier en concession au privé. Actuellement, une zone industrielle située à Blida est donnée en concession à un opérateur privé dans le cadre des missions de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière. On ne sait pas si ce choix va se généraliser ou si l'Etat restera toujours le gestionnaire de ces zones industrielles.