Grande figure de la révolution et de la boxe algérienne, Rachid Bougouffa dit «Boukhloufa» vient de s'éteindre à Alger à l'âge de 77 ans. Affichant beaucoup de courage et d'engagement pour le combat libérateur, Boukhloufa (né en 1932 à la Casbah), a débuté sa longue et brillante carrière chez le célèbre Gonzales à la salle de la pêcherie. Précoce, il montera sur le ring à tout juste 14 ans (challenge des novices), où il alignera des résultats somme toute éloquents. A 16 ans, il est déjà gorgé de promesses et son immense talent ne laisse pas indifférents les responsables du club de l'AS Police qui le recrutent et le couvent d'un soin particulier. Engagé au service militaire à Blida, il est vite transféré au bataillon de Joinville en France. Un transfert qui l'autorise à prendre part aux championnats du monde militaires qu'il remporte haut la main sous la férule de l'entraîneur-manager Filipi (celui-là même qui gérera la carrière de Cherif Hamia). De retour en Algérie, et fort d'une réputation grandissante, il retrouve les rings et continue de polir savamment sa carte de visite. Il devient même champion de France et champion d‘Afrique du Nord de la catégorie des super-welters. Particulièrement convaincant dans ses aspirations et ses ambitions, Boukhloufa a un autre souci majeur. Il décide de mener un réel combat en dehors du ring cette fois. Il est arrêté en France (où il activait avec la Fédération de France) en 1957. Il passera trois années en prison. Au lendemain de l'indépendance, il repartira en France et s'occupera de ses affaires personnelles. Décédé le 23 juillet 2009 à Alger, il est enterré au cimetière d'El Alia.