Répondant indirectement à la polémique relative à la résiliation des contrats de gestion déléguée des eaux d'Alger, de Constantine, d'Oran et d'Annaba, le ministre des Ressources en eau, Sellal a déclaré jeudi dernier sur les ondes de la chaîne III, qu'il est prématuré de prendre une telle décision. «Le gouvernement n'a pas l'intention de résilier les contrats de gestion déléguée confiés au entreprises étrangères », a-t-il souligné, précisant que des mises en demeure ont été adressées aux concernés car « ils n'ont pas atteint les objectifs tracés ». Malgré les retards enregistrés, le ministre reconnaît que la situation en matière d'alimentation en eau potable s'est nettement amélioré surtout à Alger. « A Oran, la situation s'améliore correctement alors qu'à Constantine et Annaba, il est encore tôt pour se prononcer », a-t-il souligné, estimant que l'Algérie est novice dans le domaine de la gestion déléguée. Le gouvernement s'est donné un temps de réflexion. Il procédera, le moment venu, à une analyse de la situation avant de décider ou non de l'élargissement de ce système. Pour rappel, la gestion déléguée devait concerner en premier 15 wilayas du pays. Selon le ministre, la bataille de l'eau n'est pas encore gagnée en dépit de tous les efforts déployés. Les objectifs inscrits au titre des deux derniers quinquennats sont certes atteints, mais selon M. Sellal, il faut maintenir le même rythme de travail et le niveau d'investissement. Il rappelle l'augmentation du nombre de barrages qui sont passés de 41 en 2000 à 66 actuellement. 13 sont en cours de réalisation alors que les travaux de trois nouveaux ouvrages seront prochainement lancés. «En consolidant ces acquis, nous sécuriserons le pays en matière d'approvisionnement en eau potable », a souligné le ministre, soulignant que la même stratégie sera adoptée pour la période 2025-2040. L'alimentation en eau potable devrait atteindre 185 litres/jour par habitant. Ces objectifs sont bien définis dans le cadre d'un plan directeur d'aménagement impliquant plusieurs secteurs, induisant une enveloppe financière de 2100 milliards DA. Approuvé par le gouvernement, il sera prochainement soumis à l'APN. Les réserves superficielles emmagasinées sont actuellement estimées à 4 milliards m3 alors que les réserves souterraines s'élèvent à 40.000 milliards m3. Evoquant le transfert de l'eau du sud vers les hauts plateaux, le ministre a fait part de trois projets en phase de finalisation. Il sera prochainement procédé aux études d'exécution. Il a d'autre part, annoncé la création prochainement de filiales de l'office d'irrigation et de rationalisation de cette ressource. L'objectif étant la contribution au développement de l'agriculture dans les zones du sud.