133 nouveaux produits faisant l'objet d'une mesure d'interdiction à l'importation ont été ajoutés dans la liste initiale des produits interdits à l'importation par l'Algérie dans le cadre de la Zone arabe de libre échange. Ce sont en tout 1.644 produits qui font l'objet de mesure de sauvegarde, dans le cadre des accords de libre échange de la zone arabe (Zale). L'Algérie qui avait adhéré à la convention de libre échange en 2009 instaurée entre plusieurs pays arabes, avait fait valoir le principe de sauvegarde de certaines des branches de son économie menacées par la concurrence. Ce sont des produits agroalimentaires, agricoles, de textile, papier et carton et l'électroménager. Le ministre du Commerce avait souligné, il y a peu de temps, à propos de cette politique que cette suspension ne signifie pas une interdiction d'importation totale mais plutôt l'exclusion du «bénéfice des exonérations douanières prévues par l'accord». Déjà en janvier dernier, 1.511 produits étaient frappés d'interdiction à l'importation par les opérateurs algériens. La nouvelle liste a commencé à être appliquée par l'administration des douanes algériennes le 28 février dernier. La mesure de suspension durera trois à quatre années, le temps de donner l'occasion aux opérateurs économiques de surmonter leurs difficultés et conforter leur filière et éviter ainsi une cessation de l'activité. Le ministre du Commerce avait expliqué, pour sa part, l'opportunité de cette mesure par la nécessité de donner plus de temps aux entreprises, qui ont bénéficié de la mise à niveau, à se préparer à la concurrence. Cette pratique de sauvegarde n'est pas propre à l'Algérie et plusieurs pays membres ont usé de cette disposition prévue par la convention instaurant la Zone de libre échange. On peut citer le Maroc avec 804 produits interdits à l'importation, l'Egypte (709), la Syrie (255), la Tunisie (161), le Liban (41) et la Jordanie (35). Les opérateurs économiques qui ont milité pour une libéralisation et une ouverture aux grands espaces économiques, se sont montrés méfiants vis-à-vis de l'origine et du taux d'intégration de certains produits d'autant plus que le certificat d'origine était délivrée par diverses structures comme le ministère du Commerce ou les Chambres de commerce. Selon des sources douanières, «près de 60% des marchandises transitant par la Zale ne comportent pas de mention du pays d'origine lors du dédouanement.»En matière de taxes douanières, le manque à gagner lié à l'octroi des avantages préférentiels aux marchandises des pays de la Zale est évalué à 10,4 milliards de DA. Censés dynamiser les échanges entre pays, les accords de libre-échange ne profitent pas beaucoup à des pays comme l'Algérie qui vient de s'ouvrir au libre-échange. Les résultas sont papables aussi bien au niveau de l'accord d'association avec l'Europe qu'avec le monde arabe. En effet, les statistiques du commerce extérieur montrent que les «exportations algériennes vers la Zale ont chuté de 49,44%, passant de 246,7 millions de dollars en 2008 à 124,7 millions de dollars en 2009 au moment où les importations ont augmenté de 46,6% pour totaliser 1,6 milliard de dollars.»