On dit, dans le monde occidental, que l'Islam et la science ne font pas bon ménage. Que les musulmans n'ont joué aucun rôle dans la transmission des sciences, en Europe notamment. En effet, dans son ouvrage «Aristote au Mont Saint-Michel : Les racines grecques de l'Europe chrétienne», paru en 2008 dans les Editions le Seuil, l'auteur français Sylvain Gougenheim affirme que ce sont les Latins qui ont transmis et traduit le savoir grec en Europe. A ce propos, dans son intervention hier lors de la première journée du colloque sur l'Islam et les Sciences rationnelles entre le passé et le présent qui se tient actuellement à Alger, Tayeb Ould Laroussi, directeur de l'Institut du monde arabe (l'IMA) de Paris, a affirmé que l'auteur français évoque dans son ouvrage des savants arabes qui ont traduit d'une façon très modeste le savoir grec. «Toutefois, Gougenheim précise que ces arabes n'étaient pas musulmans mais chrétiens. Dans un ouvrage «Les Grecs, les arabes et nous» sorti chez les Editions «Fayard», une soixantaine de savants musulmans ont démenti ces affirmations», affirme-t-il avant de conclure : «On dit que l'Islam n'a rien à voir avec la science ! C'est complètement faux ! Le huitième du Coran est consacré à la science», fait-il savoir. Par ailleurs, lors ce de colloque, les chercheurs ont souligné que les musulmans ont, non seulement transmis le savoir grec, mais également étaient auteurs de beaucoup de découvertes scientifiques. «Ils ont énormément donné dans le domaine des mathématiques, de l'astronomie, la physique, la médecine…dans le Grand Maghreb entre les 8e et 15e siècles. Mais avant ces sciences, ils y avait ce qu'on appelle aujourd'hui les Ethnosciences que nous n'avons commencé à étudier d'ailleurs que depuis une trentaine d'années», explique Ahmed Djebar, chercheur et ancien ministre de l'Education nationale. Pour sa part, Guessoum Nidhal, de l'université américaine de Charika, aborde la science dans le Coran. «Le Coran aborde plus d'une science, l'embryologie notamment. Le Coran cite des phénomènes scientifiques qui n'ont été découverts que dans les temps modernes. C'est ce qu'on appelle «El Aidjaz el ilmi» (caractère inimitable de la science dans le Coran), dit-il. A partir de versets coraniques, ajoute-t-il, on est arrivé à calculer la vitesse de la lumière bien avant la science moderne. On est même arrivé a précisé l'âge de l'univers qui est de 13. 697. 113 .614 d‘années. Ce que la science d'aujourd'hui n'est toujours pas arrivée à faire. Il faut savoir que notre prophète Mohamed (Qsssl) n'a pas donné beaucoup de détails sur les phénomènes scientifiques pour nous pousser à chercher et à utiliser notre intelligence», souligne-t-il.