Les œuvres théâtrales du célèbre homme de théâtre Mustapha Kateb ont été revisitées ce lundi par le comédien Abdelhamid Rabia au Bastion 23 à Alger. «Mustapha Kateb est notre père spirituel. Il a été une référence pour nous les jeunes. Mustapha Kateb donnera un nouveau souffle au théâtre algérien.», estime M. Rabia dans une conférence à l'occasion de la célébration de la journée mondiale du théâtre. Lors de ce débat, le comédien Abdelhamid Rabia fait valoir Mustapha Kateb : «C'est l'un des rares hommes de théâtre qui ont tenté de mettre cet art au diapason des mutations socioculturelles et intellectuelles du pays». Il a parlé de lutte culturelle ayant poussé Mustapha Kateb à modeler son approche du théâtre. Ce comédien voit en Mustapha Kateb l'artiste complet qui a tenté de refonder la structure théâtrale, toujours à l'écoute tant du public que des petites gens, avec comme moyens la simplicité du verbe et le génie populaire, et comme unité de but « théâtraliser » les faits de société. « Un exemple des plus significatifs de la vénération d'un homme pour sa patrie. Pour moi, Mustapha Kateb constitue une école», ajoute Abdelhamid Rabia. Cet hommage, selon M. Rabia, donne également le ton à d'autres initiatives visant à perpétuer le travail de Mustapha Kateb et à encourager les jeunes troupes de théâtre à le découvrir et à s'en inspirer ; à prendre exemple sur sa persévérance et son souci de répondre aux attentes du public en lui offrant un produit de qualité, nourri essentiellement du quotidien de la société. « Il débute dans les années 1940, il crée sa propre troupe professionnelle El-Masrah qui deviendra plus tard EI-Masrah EI-Djazaïri. Une troupe qui se voulait beaucoup plus une école d'art dramatique. Il a activé en 1958 dans la troupe du FLN qui allait, jusqu'à l'indépendance, montrer que le peuple algérien, malgré les épreuves et les peines, savait encore apprécier la valeur de l'art, de la musique et les douceurs de la vie ». Abdelhamid Rabia poursuit : « En 1963, il est nommé premier directeur du Théâtre national algérien. C'est la période prolifique. Sa plus grande réalisation sur le terrain théâtral, c'est la création, en 1965, de l'Institut national d'art dramatique et chorégraphique (lNADC) de Bordj el Kiffan ». Mustapha Kateb est également connu pour les différents rôles qu'il a interprétés tant à la télévision qu'au cinéma. Son dernier rôle, il l'a tenu dans le dernier film de Rouiched « Hassan Niya ». Il a réalisé un téléfilm intitulé «EI-Ghoula» (1972). Il meurt le 28 octobre 1989 en France des suites d'une leucémie, le même jour que son cousin Kateb Yacine.