«Des mots pour dénoncer les maux » ; Rachid Rezagui ; éditions Publisud, prix public : 490 DA. Rachid Rezagui, poète engagé et sensible à la fois comme en témoigne l'ensemble de ses textes, particulièrement ceux portant les titres « Appel d'Alger» et « départs éternels », « mère », parle également de l'amitié et de l'amour déçu, tout en laissant transparaître beaucoup d'espoir comme l'indiquent ses vers. Le recueil de poèmes écrits dans un style très libre, sans contraintes techniques tels que le respect du nombre de vers ni de rime, décrit l'homme dans son environnement et son rapport à l'environnement, particulièrement le rapport avec l'autre. Les maux sociaux ne cessent de marquer douloureusement notre société. Il est difficile d'exprimer le malaise que l'on ressent, l'angoisse qui accable. Les mots et les silences disent le mal de la séparation, de la déchirure ou de la solitude, la douleur physique ou morale, ou encore le mal-être. Chacun a sa propre manière de les exprimer. Rachid Rezagui, lui, dénonce les maux par les mots. Dans son ouvrage « Des mots pour dénoncer les maux », des poèmes accompagnent des peintures comme dans une fusion osmotique. Il a dédicacé samedi dernier à la librairie du Tiers Monde, Alger, son ouvrage paru aux éditions Publisud. Cet opus tente de traiter les soucis des jeunes et les diverses facettes de la société. Dévoilant les préoccupations des jeunes dans un esprit plus ou moins réaliste et un état de conscience solidaire avec la jeunesse algérienne. « La thématique de ce texte ne vient pas du néant. Elle est basée sur une étude profonde et objective de notre société et plus spécialement de sa jeunesse avec ses différentes tranches d'âge, ses métiers. Dans cet écrit, je ne vise pas à combattre les maux sociaux mais à tenter de les atténuer, de les dénoncer», explique Rachid Rezagui, avant d'ajouter « Je me suis fait un devoir d'aborder ce domaine de l'écriture de texte dont les sujets ont été peu traités jusqu'à ce jour. J'exhume dans ce travail de recherche les maux inhérents à la cité, à l'histoire, à la culture, au serial de la politique, à l'enfance innocente et abandonnée, à la justice engourdie ou corrompue, à l'identité bâillonnée, à l'identité bafouée, à l'amour dénaturé, à la fracture sociale». A travers ces vers, Rachid Rezagui semble être résolument convaincu du pouvoir de la pensée, contre les explications simplificatrices et réductrices qui suscitent la haine, enferment et renferment les germes d'une nouvelle guerre, pour que nos mobilisations puissent participer à changer le cours des événements. Il dira « Notre identité est sacrée, notre histoire est somptueuse, notre langue est généreuse, une noble nationalité ». Rachid Rezagui est universitaire et cadre supérieur dans la gestion des ressources humaines. Il réalise une collection d'une cinquantaine de tableaux de poésie imagée avec illustration du célèbre peintre plasticien Karim Sergoua, diplômé des Beaux Arts d'Alger.