“Si la communauté internationale continue de me mettre sous pression, je vais rejoindre les talibans”. L'Alliance atlantique juge inquiétantes les critiques publiques et répétées du président afghan Hamid Karzaï contre les Occidentaux. «La communauté internationale, dont la Force internationale d'assistance à la sécurité de 126 soldats, commandée par l'Otan, continue de faire d'énormes efforts et sacrifices pour soutenir le peuple afghan, afin de rendre l'Afghanistan inhospitalier pour le terrorisme. Nous espérons et nous comptons bien que cela soit reconnu par le peuple afghan, au niveau le plus élevé», déclare le porte-parole de l'Otan, James Appathurai précisant que les «déclarations de Karzaï, où il accuse la communauté internationale d'être impliquée dans la fraude électorale», voire de «ne pas assez reconnaître la souveraineté afghane», suscitent des «inquiétudes». Et pour cause ! Karzai a laissé entendre dans une réunion avec des parlementaires affaires que «l'insurrection des talibans pourrait devenir un mouvement de résistance légitime» et qu'il pourrait même les rallier. «Si la communauté internationale continue de me mettre sous pression, je vais rejoindre les talibans», aurait déclaré le président afghan lors de cette réunion, selon des propos d'un des parlementaires cité par le New York Times. L'Otan demande à Kaboul qui reçoit des milliards de dollars d'aide d'avoir une reconnaissance pour ses «donateurs». Lundi, la Maison Blanche est montée au créneau. Elle a qualifié de «fausses» les déclarations de Karzaï. Il avait accusé les Nations unies d'être les responsables de fraude électorale et les Etats-Unis d'ingérence. «Ces accusations ne reposent sur aucune réalité», avait indiqué le porte-parole d'Obama, Robert Gibbs estimant que les derniers «propos» du président afghan sur les Occidentaux posent problème à tout le monde. Pas seulement aux Américains qui ont envoyé des dizaines de milliers d'hommes dans une guerre qui leur coûte des milliards et des vies humaines et ce pour aider un pays à vivre en paix et en sécurité. Le leader afghan, qui sera à la Maison Blanche le 12 mai pour une rencontre avec le président Obama, tiendra-t-il le même discours ?